Porco est un porc, et il l'est tellement mieux que tout les autres sont humains.
Un film si ouvertement politique aurait pu être un casse-tête, un dérapage incontrôlé de la part des studios Ghibli. Mais, mené par une main de maître, il transcende son histoire et imprime à jamais son mantra dans les mémoires : « mieux vaut être porc que fasciste ».
La dimension politique vaut d'être soulignée, mais elle n'occupe cependant pas le centre de l'action, ce centre étant la relation entre Porco et la petite fille d'un vieil ami, relation qui évolue avec douceur dans le film, donnant une profondeur supplémentaire à toutes les autres relations entre les personnages, notamment celle entre Porco et Gina.
L'abord très frontal du thème de la politique permet de mettre en perspective l'onirique. Dans cette version ghibliesque (et magnifique, il faut le dire) de l'Italie, le permanent chassé-croisé entre réalisme et fantastique (un régime fasciste en Italie dans les années 30 à la poursuite d'un humain transformé en porc), entre violence et tendresse, entre onirique (le ruban des avions qui se déroule dans le ciel !!!) et scènes terre-à-terre, ce film fait tout, sans se perdre une seule fois.
Et, pour une fois, il faut marteler que le film doit être vue dans sa version française, Jean Reno doublant Porco dans un film aussi beau, comment ne pas mettre 10/10, minimum ?