Un cochon qui parle, des hydravions et une jeune mécanicienne de génie ?
Moi, je dis oui, surtout que notre cochon est un héros noir exceptionnel. Libre, tout simplement, et prêt à en payer le prix.
Porco Rosso aime voler, il vole. Il aime Gina, il la fréquente - et s'il ne lui dévoile pas son amour, c'est pour la préserver. Égoïstement, paradoxalement, c'est lui qui décide. Il n'aime pas la guerre, il fuit les fascistes qui voudraient l'enrôler.
Il est libre, donc, jusqu'à choisir d'entrer dans le défi de Fio.
Ce n'est peut-être qu'un cochon (ou peut-être grâce à ça ? :) ), mais Marco sait s'attirer les faveurs des femmes. Sa relation avec Gina est véritablement touchante, jusqu'à la fin (laissée ouverte...) ; ils s'aiment, ne se le disent pas ; soit qu'il ne veuille pas l'exposer à un éventuel deuil de plus, soit qu'il se pense indigne d'elle en tant que cochon, il reste à ses côtés, son éternel ami.
L'évolution de sa relation avec FIo est également intéressante ; il commence par se défier d'elle, mais finit par lui faire de plus en plus confiance. Elle tombe amoureuse de lui, lui ne voit qu'en elle une petite fille, puis une protégée et finalement, une amie.
Marco, c'est l'un des héros les plus intéressants de Miyazaki, ça n'est pas peu dire !
Il faudrait que je parle de Curtis, le dernier point de ce carré. Un personnage radicalement différent de Marco, fier, ambitieux, complète assez bien l'intrigue quant il n'est pas trop caricatural.
Par ailleurs, il faut que je mentionne l'aspect technique du film, et c'est vraiment un plaisir que d'admirer cette mer infinie et ses nuages, les valses des hydravions dans le ciel, le tout dans une animation de toute beauté - moins bonne que ce qu'a pu faire Miyazaki plus tard, évidemment, mais néanmoins excellente.