Film d’animation de Miyazaki sorti en 1993, avec un héros « cochon pilote ». Le père de Miyazaki était pilote lui même, on peut voir dans ce film au minimum une source d’inspiration, au mieux un hommage.
Marco est un pilote d’hydravion transformé en cochon depuis plusieurs années. Sortilège ? Malédiction ? Le spectateur est libre d’en imaginer la cause. Symboliquement, cet animal est avare, capricieux, peu sociable.. il a tous les défauts de l’être humain (en terme bouddhistes) mais on ne peut s’empêcher de se sentir proche du personnage : un homme d’âge mûr, qui, jeune, avait des principes, qui luttait contre le matérialisme et le mercantilisme, mais qui, progressivement s’est transformé en « cochon » qui profite désormais de la société de consommation.. Ici, Marco est en marge, et ce n’est pas pour défendre un quelconque idéal, mais d’avantage pour être indépendant et se complaire librement dans son petit confort personnel.
Mais malgré son côté désabusé, Marco est resté excellent pilote. Il est devenu « Porco Rosso » le héros du ciel et de la mer » : il mène la vie dure aux pirates qui dépouillent les bateaux de touristes. Mais Porco n’est pas un assassin : il vise les ailerons ou les moteurs de ses adversaires, pour les mettre hors d’état de nuire sans les tuer. A la suite d’un duel qui tourne mal cependant, il va devoir repartir de zéro : aller à Milan pour réparer entièrement son engin, aidé par un vieil ami et sa petite fille, une adolescente avec du caractère qui est douée pour dessiner des plans d’avion..
L’histoire est gentillette en apparence, mais comme souvent avec Miyazaki, lorsqu’on creuse un peut, on y trouve des thèmes intéressants.. Par exemple « faire confiance aux jeunes » : alors que Porco est un peu bourru, voir misogyne, il fait finalement confiance à cette jeune fille, bien qu’elle soit très jeune, peu expérimenté (et en plus « c’est une fille »)
Comme dans Princesse Mononoké, la guerre est vue comme absurde et vaine, et le héros refuse d’y prendre part, même si à cause de cela, il est considéré comme un déserteur, un traître à sa nation.
Pour les voix françaises, c’est Jean Reno qui fait Porco Rosso.. Sa voix est un peu trop calme et posée, pour ce personnage qui est pourtant énergique, réactif, et qui prend des risques.
Lors du baiser final, on est libre d’imaginer si il va retrouver un visage humain ou non.. Miyazaki , avec intelligence, laisse planer le doute.
Les œuvres de Miyazaki sont décidément exceptionnelles. Cet homme est un [..]