Ah cette fameuse nouvelle vague du cinéma roumain que les critiques adorent encenser! Un cinéma qui se veut en proie avec le réel, naturaliste à l’extrême et qui sonde l’âme humaine sous tous ses états. Souvent on se trouve face à des films prometteurs par leur sujet mais, comme quasiment à chaque fois, l’œuvre s’avère surévaluée, atone et terriblement ennuyante. Qu’on aime voir des séquences de la vie de tous les jours qui n’en finissent pas mettant en scène des quidams en proie à des tourments intérieurs (« Illégitime », ou « Sierranevada »), en lutte contre l’archaïsme de la société (« 4 mois, 3 semaines et 2 jours ») ou face à un drame quel qu’il soit (« Baccalauréat »), ok. Mais un peu plus de cinéma et de vigueur en même temps que moins de manières serait tout de même appréciable. Car si certaines de ses œuvres intéressent par intermittences et frappent juste, la plupart sont répulsives. Et, encore une fois, avec ce « Prororoca, plus rien ne passe » (quel titre étrange…), on est face à tout ce qu’il y a de plus détestable sur grand écran. On y traite du kidnapping d’une enfant dans un parc. Ce qui aurait pu donner lieu à un thriller haletant et malin, mais, ô désespoir, on nous assène le pire supplice possible durant plus de deux heures et demie. On est loin, très loin, de récents exemples dans le genre tel que « Everybody knows » ou surtout l’indétrônable « Prisoners ». Rien de tout ça ici mais plutôt l’exact opposé. Le film se veut dramatique, il est sec, rêche et répétitif, donc sans émotions. Quant au suspense, oubliez, on assiste à tout ce qu’il y a de plus anti-spectaculaire au cinéma. Nous faire ressentir le mal être de ce père qui se sent coupable est méritoire mais en répétant inlassablement les mêmes séquences sans intérêt, le procédé est à côté de la plaque. Et que le temps semble long!
Car oui, le cinéma roumain aime généralement prendre son temps. Non content de traiter ses sujets de manière bavarde ou de se gargariser de longueurs, il aime à étirer les scènes - et par conséquent les films dans leur ensemble - jusqu’à la nausée et les rendre complètement interminables voire insupportables. C’est encore une fois le cas ici. Si ce n’est l’acteur principal très concerné et un long plan-séquence techniquement adroit, on s’ennuie. D’un ennui sans fin qui vous donne envie de quitter la salle au bout d’une heure alors qu’il y en a encore une et demie à passer si l’on veut respecter l’œuvre et tenir jusqu’au bout. Un parcours du combattant psychologique pour le spectateur car quasiment aucune scène ne vient stimuler quelque peu notre attention. C’est lent, filmé de manière anodine, sans aucun rebondissement et ça se paye le luxe de finir de manière abrupte sur un excès de violence prévisible destiné à choquer les festivals (« Old boy » et « Irréversible » coucou !). Pitoyable, vain et prétentieux, encore un avatar de cette vague surestimée venue de Roumanie qui commence vraiment à taper sur le système. Du cinéma d’auteur intello chiant et caricatural qui essaye de faire du réalisme social à la Haneke, le talent en moins. A éviter à moins de vouloir faire une bonne sieste.
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