Un futur cinéaste va chez une ancienne mannequin afin qu'elle parle de son ancien métier, des gloires et des échecs dans le but de faire un film sur sa vie.
Premier film de l'ancien photographe Jerry Schatzberg, Portrait d'une enfant déchue n'est pas un film facile. C'est un portrait de femme douloureux, sur les désillusions que va lui procurer non seulement le monde de la mode mais aussi les femmes, qui va la conduire peu à peu à une sévère dépression.
Retirée du monde, cette femme arbore les traits de Faye Dunaway, laquelle est bouleversante dans ce rôle, d'ailleurs le préféré de sa carrière. Il faut dire que ce qu'elle donne à l'écran est d'une grande intensité.
Au tout départ, elle est en quelque sorte raillée pour l'agence où elle travaille, son compagnon (Roy Scheider) qui la bat, et le peu de confiance qu'elle avait en elle va s'évaporer, allant de mal en pis.
Le récit est inspiré d'une histoire vécue par Jerry Schatzberg, dans les mêmes circonstances que dans le film, où il pourrait être sous les traits de ce cinéaste joué par Barry Primus, assister à la déchéance de cette femme.
J'avoue que le film n'est pas aimable comme on dit, la faute peut-être à cette image constamment terne, comme s'il ne faisait jamais soleil, ou au montage clairement éclaté, où on vit les instants de cette femme par bribes. C'est peut-être ce manque d'entrée qui a fait que le film n'a pas marché comme je le souhaitais, mais je reconnais tout de même que Faye Dunaway est formidable, et même si elle est vieillie, car la mode n'accepte pas le temps qui passe, son dernier plan où elle est rayonnante est bouleversant.
Cela dit, Portrait d'une enfant déchue n'est pas un mauvais film, très loin de là, mais il inaugure une grande décennie pour Jerry Schatzberg, qui verra se succéder Panique à Needle Park, L'épouvantail ou La vie privée d'un sénateur, excusez du peu.