Auréolée du succès (grandement mérité) de son chef d'œuvre La leçon de piano, Jane Campion continue de creuser le sillon de ses portraits de femmes dans un film d'époque minutieux.
Malmenée, manipulée, son personnage porte pourtant en elle une force et une grâce écrasées par les désirs masculins que Campion filme à la perfection (ses plans sont lisibles et fluides, à la manière de son introduction contemporaine osée).
Si elle perd parfois son spectateur dans un film parfois un peu long et trop classique dans ses rebondissements littéraires (le film est une adaptation d'un roman de Henry James), elle est soutenue dans son entreprise par des comédiens superbes (notamment Barbara Hershey en second rôle ambigu mais superbe) et par la musique de Wojciech Kilar.
Mais c'est finalement bien l'écrin subtil de son image, la maîtrise bouleversante d'une caméra sensuelle et comme en apesanteur, et la mise en scène délicate et souvent boulerversante qui nous emporte in fine, peut-être plus encore que son récit tragique.

Charles Dubois

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