Céline Sciamma possède cette capacité de me faire pleurer avec des scènes qui possèdent peu de matériaux mais qui sont tellement fortes émotionnellement... Dans Bande de filles déjà, j'ai pleuré juste parce que des filles dansent dans une chambre d'hôtel avec du Rihana en musique de fond. Dans Portrait de la jeune fille en feu un simple baiser sur la plage suffit à me faire venir les larmes au yeux. Le point commun entre ces deux scènes, c'est que la réalisatrice capte un moment de liberté, que l'on sait éphémère, dans des destins déjà tout tracés et écrits. Ce sont des moments extrêmement intenses, brefs, magnifiques.
Là, Sciamma nous invite dans un huit clos où l'on retrouve trois personnages principaux : celle qui doit être peinte pour être mariée, celle qui peint et celle qui entretient la maison. Les trois actrices sont extraordinaires, magiques. Elles tiennent leur rôles parfaitement, nous transmettent génialement leurs émotions, bien aidées par la mise en scène.


Au-delà du cadre, je trouve que la réalisatrice nous envoûte dans ces paysages marins qui oppressent autant qu'ils nous font sentir un sentiment de liberté : après tout il suffit de traverser la mer pour échapper à notre destin. Oui mais ces femmes n'échappent pas à leur destin et ne semble même pas vouloir y échapper. La première sera mariée, la seconde ne sera jamais grand maître. C'est comme ça. Ce sont des femmes du XVIIIe siècle, elles ne cherchent pas à être plus et c'est intelligemment montré de la part de Sciamma. Elle nous montre simplement une brève histoire d'amour, une aventure qui ne dépassera pas le cadre de cette île de Bretagne. Mais elle est si forte cette histoire qu'elle marquera mon esprit !

LeContemplateur
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le 24 sept. 2019

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