Du regard par où la lumière s’incarne, le pinceau révèle le visage de l’amour et la brûlure du souvenir. Eurydice est sortie des ténèbres. JUne très belle histoire d’amour et de désir exprimée à travers le processus de la création artistique, qui fait se rejoindre l’acte de peindre et celui de filmer. Trois actrices magnifiques. Toute la délicatesse du film passe à travers la question du regard où se pose la question de l’identité et du masque, de l’être et du paraître, de l’invisible et du visible. Je citerais Jacques Lacan auquel j’ai emprunté les mots « C’est par le regard que j’entre dans la lumière, et c’est du regard que j’en reçois l’effet… le regard est l’instrument par où la lumière s’incarne » C’est donc le regard réciproque évoluant entre 2 femmes ( au départ peintre et modèle) à partir duquel naît l’amour, un amour interdit que le symbolisme du feu illustre parfaitement , le regard sur les préjugés et la place des femmes au XVIII siècle , le regard sur l’œuvre artistique aussi, qui en sublimant la souffrance du manque et au-delà de l’absence fait perdurer le souvenir de cet amour. J’ai trouvé au film une grâce , une pudeur particulières dans l'évocation de cet amour. Une ressemblance bouleversante entre le travail de la peintre face à son modèle et la question du regard et le travail , la mise en scène de la cinéaste face à ses actrices Le mythe d’Orphée et d’Eurydice est au cœur de ce film, mythe qui dans ses multiples versions, ne cesse de lier le regard à la question de la perte et du deuil. Orphée en Hadès est le récit du cheminement du deuil …