Gérard Philippe au milieu d’une pléiade d’excellentes comédiennes est convaincant dans ce rôle d’arriviste assez peu sympathique qui joue avec le coeur des dames pour s’élever dans l’échelle sociale. Plus proche de la comédie de moeurs façon Feydeau que du naturalisme de Zola, le film de Duvivier est certes brillamment construit et interprété mais à force de se tenir à mi-chemin entre humour grinçant et réalisme pathétique, il ne parvient finalement ni à faire rire et encore moins à émouvoir. Le pessimisme social de l‘auteur des Rougon-Macquart se transforme ici en misanthropie désabusée qui ne laisse guère de chance à des personnages pour la plupart ternes, naïfs ou antipathiques. Dialogues, mise en scène, décors et photographie témoignent de cette « qualité française» que les jeunes loups de la Nouvelle Vague s’acharneront à démolir ...