Dans une petite ville, trois notables mettent la pression au postier et à sa mère handicapée afin de récupérer leur maison. Jusqu'à une mort qui attire un flic intrusif, l'inspecteur Lavardin...
Si comme moi vous avez vu "Inspecteur Lavardin" avant de découvrir "Poulet au Vinaigre" (qui introduit ce personnage), vous risquez d'être déçus. Le policier n'apparait qu'au bout d'une quarantaine de minutes, et se montre assez en retrait, à part peut-être dans le tout dernier acte. Jean Poiret est néanmoins excellent, avec quelques bons mots. Par contre si ce personnage est perspicace, son mépris des procédures et ses interrogatoires dignes de la Gestapo n'en font pas vraiment un fin limier (il sera plus finaud dans le film suivant !).
Mais l'enquête n'est pas ce qui intéresse Chabrol. Qui ménage son intrigue policière pour dresser un portrait de la petite bourgeoisie, comme à son habitude. C'est froid et antipathique, ça ne plaira pas à tout le monde. Entre nos notables infects, le facteur hagard (un tout jeune Lucas Belvaux), sa maman givrée, et sa sublime collègue qui le drague inexplicablement (Pauline Lafont, au milieu de sa courte carrière), les personnages ne sont guère attachants !
Mais aujourd'hui, il y a quelque chose d'amusant à voir ce portrait très rétro et authentique de la France des années 80. Car Chabrol aime à représenter la vraie vie en région, et ne s'enlise pas chez des bourgeois parisiens.
Citroen CX ; gros billets & paiements en espèces ; importance des lettres & télégrammes, et par extension des postiers : toute une époque !
Sinon pour l'anecdote, j'aime beaucoup le titre international du film, "Cop au Vin" !