Un film difficile à ranger dans une case, à la fois polar givré, comédie décalée, romance avortée : "Poupoupidou" repose avant tout sur son ambiance un peu étrange, avec cette neige omniprésente dans "la ville la plus froide de France". On se sent en empathie avec cet écrivain qui débarque à Mouthe (dans le Jura) et qui se les gèle littéralement.
Sans être ennuyeuse, l'enquête policière n'est pas franchement haletante ni même captivante, on sent bien qu'il s'agit surtout d'un prétexte pour le réalisateur, lui permettant de dérouler un parallélisme troublant entre le destin tragique de cette Marylin de province et celui de la grande Norma Jean.
Deux existences éloignées dans le temps et l'espace, qui pourtant se répondent mystérieusement ; et d'autre part deux êtres solitaires qui ne se sont jamais rencontrés, mais semblent irrésistiblement attirés mutuellement, y compris dans la mort...
Deuxième long-métrage du français Gérald Hustache-Mathieu, "Poupoupidou" est un film singulier et attachant, en dépit de son titre légèrement ridicule et de ses quelques maladresses.
Ses personnages bien barrés sont joliment incarnés par une troupe de comédiens convaincants, parmi lesquels on reconnaîtra quelques jeunes talents prometteurs (Clara Ponsot, Guillaume Gouix, Joséphine de Meaux, Finnegan Oldfield).
Revers de la médaille, le film a les défauts de ses qualités : il souffre parfois d'un faux-rythme et s'éparpille quelque peu entre ses différentes facettes.
Qu'importe, on aura passé un bon moment dans une atmosphère franchement atypique, renforcée par la qualité de la bande originale.