N'allez surtout pas voir ce film pour le confort, vous n'en aurez pas une minute, mais pour le réconfort oui. Celui de savoir que des personnes "installées", étant parvenues à un certain statut, continuent à se battre (Le tournage a duré quatre ans, faute à un financement suffisant), pensent et hurlent que la lutte des classes est plus que jamais d'actualité, ne se résignent pas face à la marche en avant forcée d'une société malade de ne glorifier que le puissant tout en mettant plus bas que terre le "petit".
J'entends ceux qui disent que "Pour le réconfort" est bordélique, sans récit tenu, hystérique, agaçant mais je m'en fous, j'aime Macaigne pour ses pensées d'ado qui crie en vain contre l'injustice, j'aime sa passion pour sa troupe de théâtre (même si la merveille Laure Calamy n’apparaît que cinq minutes à tout casser), j'aime qu'il se prenne pour Haneke, Pialat, Dumont ou Dolan / Lagarce dans une scène de voiture qui fait tellement penser à "Juste la fin du monde", j'aime ses personnages minables, perdus, Pauline m'émeut quand elle nous parle, des larmes plein les yeux, face caméra, dans un langage outrageusement tchékovien.
Vous savez quoi ? Je crois qu'il s'agit ici du vrai premier film post-Macron, et ce bout de dialogues résonnera longtemps en moi : "Tu as une pensée verticale"...