Un Lumet assez mineur, qui dénonce le pouvoir grandissant des communicants dans les campagnes électorales.
Si ce thème était indiscutablement pertinent, voire précurseur, à la sortie du film en 1986, "Power" a perdu de son acuité avec les années, et le public contemporain n'y apprend plus grand chose quant aux petites magouilles des spin doctors et aux concessions acceptées par les politiques pour se faire élire.
De plus, le discours "moralisateur" de l'auteur vient se greffer sur un scénario à tendance thriller paranoïaque, qui manque d'originalité et de rythme, et peine à passionner le spectateur.
Cela dit, le trente-troisième (!) long-métrage de Sidney Lumet est loin d'être raté ; il reste bien supérieur à la moyenne des productions hollywoodiennes de l'époque, grâce à une réalisation sobre mais efficace, jalonnée de quelques moments de bravoure (comme la séquence finale, où les appareils audiovisuels s'apparentent à un orchestre jouant la marche américaine).
Quant aux comédiens, ils font le job mais ne brillent pas particulièrement, à l'instar de Richard Gere ou du casting féminin, Julie Christie et Kate Capshaw n'étant pas aidées il est vrai par leurs choucroutes so eighties!
A noter au passage le petit rôle de Denzel Washington, déjà impressionnant de charisme pour l'une de ses premières apparitions sur grand écran.