Non ! Contrairement à ce que son titre pourrait suggérer, Prédateur ne raconte pas l'histoire vraie d'un prédateur sexuel mais bien d'une équipe de bras cassés cherchant à abattre un lion sévissant dans les rues d'Amsterdam, ce qui n'a rien d'une coïncidence puisque 2 lions apparaissent sur certaines versions du drapeau des Pays-bas. Subtile tout ça !
Dès le générique au début du film, on se rend compte à quel genre de film on a affaire. Le réalisateur aux milles casquettes Dick Maas (sérieusement, ce type s'est chargé de la réalisation, du scénario et même de la musique) tente vainement de faire croire au spectateur que cette vue subjectif en rose dégueulasse à 2 mètres du sol représente ce que voit le lion tueur en parcourant la campagne. Bel effort, on commence déjà à rire avant même que l'intrigue ne soit lancée. Ce qui suit est tout simplement magistral. Le lion massacre une famille aussi discrètement qu'un ninja alors que durant tout le film chaque personnage nous rappellera comme ce lion est gigantesque.
S'ensuit une intrigue chiante avec une vétérinaire de zoo, flanqué d'un boyfriend cameraman insipide et casse-couille, qui doit aider des flics incapables à stopper le dit lion. Du côté humain, c'est définitivement pas la gloire, mais on peut quand même rire du jeu d'acteur improbable et surtout, SURTOUT, de cette VF pitoyable qui rend l'expérience encore plus savoureuse.
Le vrai capital fun de ce film, c'est définitivement toutes les scènes avec le lion (dont on ne connaîtra jamais l'origine, il est apparu à Amsterdam, point final, fin de la discussion). Le réalisateur fait dès le début du film l'erreur de nous monter des vrais lions, ce qui est vraiment une connerie colossale vu ce qu'on a comme "lion" en guise d'antagoniste.
Si les effets spéciaux de la bête font parfois mouche, c'est généralement pas terrible. Voir cette créature improbable courir après un livreur en scooter est particulièrement tordant. Et pour les gros plans de l'animal ? La bonne vieille marionnette ! Et là c'est de nouveau inégal car même si le résultat est plutôt qualitatif (une vidéo making-of disponible sur YouTube montre la marionnette en détail, et c'est très plaisant), ça ne fait que rarement mouche dans le film. Pour vous donner donner une idée du résultat final, le lion en animatronique de Jumanji passe pour du Stanley Kubrick en comparaison avec celui de Prédateur (ceux qui comprendront cette référence sauront que ce n'est pas du tout un compliment).
Mais on s'en fout de ça au final ! Nous ce qu'on veut c'est de la tripaille et des moments inintentionnellement drôles ! Et là, on est gâté. Les attaques du lion sont hilarantes car il provoque à chaque fois des morts absurdes (le type qui se fait littéralement croquer la tête, l'imbécile qui tombe dans un piège à loup géant). Et ô combien on rit lors de la course-poursuite improbable entre le lion et le chasseur en fauteuil roulant (et c'est le chasseur qui poursuit la bête, pas l'inverse). Dire qu'un type en scooter avait de la peine à semer le fauve...
Je pourrais aussi parler des nuits artificielles dégueulassement exécutées qu'on doit se taper durant tout le film... Oh on s'en fout ! Vous savez quoi ? FULL SPOILER ! La fin est magique !
Alors qu'on nous fait croire que la menace a été enfin éliminée, le film s'empare de l'immense cliché typique des films d'horreur animaliers :
En fait, il n'y avait pas un lion... Il y avait DEUX lions !
Et l'héroïne, comme elle en a ras-le-bol des clichés, elle décide de piéger le deuxième lion dans une ambulance et lui balance littéralement un train dans la gueule ! Et l'ambulance explose ! Et moi je crie : WOAAAAAAAAAAAAAA !!!
Ah Amsterdam... Ses canaux, ses coffee shop, son quartier rouge, ses lions défoncés par des trains... Il est temps de se mettre au vélo.