En Amérique Centrale, un commando d'élite est chargé de sauver des otages détenus par des rebelles. S'il ne faudra pas longtemps à cette équipe de gros bras surarmés pour éliminer les guérilléros, ils feront moins les malins devant un adversaire inattendu, qui leur est supérieur en technologie et en force, et au moins égal en intelligence et en expérience...
"Predator" est une œuvre pour le moins surprenante. Outre son intrigant mélange des genres, le film retourne complètement les clichés du cinéma d'action de l'époque. On verra ainsi nos héros à l'allure invulnérable en prendre plein la tronche, dont Arnold Schwarzenegger, qui donne de sa personne à l'écran !
Ou cette étonnante fusillade dans le camp des guérilléros, qui serait le climax d'un actionner conventionnel des 80's façon "Commando", et qui est ici servie au tiers du film ! En effet, la vraie histoire ne démarre qu'à partir de ce moment...
Car avant d'être un film d'action ou de SF, "Predator" est un redoutable survival, une chasse à l'homme menée de main de maître par John McTiernan. Le montage est méticuleux, tandis que la réalisation particulièrement inspirée exploite sans vergogne la jungle verdoyante bien réelle (tournage au Mexique), faisant de cet enfer végétal un véritable cercueil organique pour nos héros.
Héros incarnés par Schwarzenegger et sa troupe de body builders, aux bras huileux et aux punchlines bien 80's. Un groupe de "gueules" dont on ressent la camaraderie, rendant la partie de chasse encore plus nerveuse. Ce jusqu'à un dernier acte aussi primitif qu'haletant.
Face à eux, un Predator dont le design final est bourrée de bonnes idées. Qu'il s'agisse de son arsenal, sa fameuse vision, ses sons, ou son "visage", tout transpire la classe. D'autant plus que McTiernan sait mener suspense et suggestion, et ne dévoile la créature que petit à petit. Pour l'anecdote, c'est Jean-Claude Van Damme (!) qui jouait initialement le Predator, avant de quitter le navire en plein tournage, frustré par un design initial grotesque et le fait que l'on ne voit pas son visage à l'écran.
Cerise sur le gâteau, la BO tribale d'Alan Silvestri, très présente. Elle apporte un plus à cet atmosphère menaçante et militaire. Et sera d'ailleurs allègrement repompée par la plupart des suites...
A la fois simple sur son concept, diablement efficace, et intelligemment construit, le film est un divertissement de haute volée, brut de fonderie, dont les multiples suites et/ou copies n'atteindront pas le niveau. On ne s'étonne guère qu'il soit devenu un classique du survival !