Époque oblige, nous n'échapperons pas totalement à une dimension morale et prude, qui a toutefois le mérite de ne pas être omniprésente. De plus, difficile de ne pas éviter quelques facilités scénaristiques, tandis que Louis Jourdan compose un jeune premier bien fade dans un rôle à la base déjà peu intéressant. Qu'importe : je me suis souvent régalé devant cette comédie pétillante et bourrée de charme, que l'on pourrait résumer en deux mots : Danielle Darrieux.
Le film est exactement à son image : frais, drôle et souvent irrésistible, offrant ainsi nombre de scènes réjouissantes et de situations délicieuses, sans oublier des dialogues constamment inspirés, savoureux. Alors non, ce n'est pas génial ni toujours d'une subtilité absolue dans sa vision des rapports humains, mais le plaisir de suivre cette craquante héroïne dans ses aventures est tellement grand que l'on a la banane presque du début à la fin, la présence de Fernand Ledoux (plus qu'excellent) et Jean Tissier (immense) n'y étant évidemment pas non plus étrangère. Un vrai bonheur naïf, parfaitement illustré par la délicate chanson qui donne son titre à l'œuvre.