Sur un sujet toujours casse-gueule et hautement prompt au pathos, « Presque comme les autres » évite de nombreux écueils pour offrir une fiction aussi juste que touchante. Quelques regrets : cette étrange impression de vivre un mélange d'époque assez curieux entre les années 90 et maintenant, notamment à travers différents objets pas toujours franchement complémentaires, ou encore l'incroyable aveuglement collectif et professionnel concernant le comportement de l'enfant : qu'une ou deux personnes se voilent la face, d'accord, une vingtaine, même sans les avancées médicales que l'on connaît aujourd'hui, cela me paraît beaucoup.
Cela écrit, malgré un dernier quart plus faible une fois le « diagnostic connu », le téléfilm se montre très juste dans la description des situations, ne cherchant jamais à en faire trop, rendant d'autant plus difficile le quotidien des parents, leur impuissance, notamment celui de la mère, incarnée avec une sensibilité remarquable par Julie-Marie Parmentier. Accumulation, fatigue, incapacité à pouvoir trouver une situation professionnelle stable, inévitables conflits familiaux...
Tout ceci est décrit avec beaucoup de pudeur, toujours avec la distance suffisante et surtout en prenant soin de faire du duo Parmentier - Bernard Campan un couple très attachant, qu'on ne cherche jamais à idéaliser. Bref, si la forme est assez quelconque (notons, quand même, un montage de qualité), le fond comme la finesse d'écriture sont à saluer, faisant de « Presque comme les autres » une fiction intelligente sur un sujet de société toujours difficile à aborder avec tact. Une réussite.