Dans la somme des films de chevaliers des années 50, Prince Vaillant n’appartient pas à la famille des grands classiques (Les Chevaliers de la Table Ronde, Ivanhoé, Quo Vadis, etc.). Si ce film souffre d’être vu après ces classiques, il présente cependant de nombreux arguments pour se défendre. Entre une photographie de qualité, de jolis paysages (le film a été tourné dans des châteaux d’Ecosse), de belles idées de rebondissements, le tout est bien emballé même s’il est très prévisible (il faut être benêt pour ne pas découvrir qui est le méchant du film après seulement trente minutes de projection et les péripéties qui attendent les amoureux).
Le film suit donc des chemins très balisés mais Henry Hathaway connaît bien son métier et sait donner du rythme à l’ensemble. Il bénéficie également d’une distribution de qualité même si Robert Wagner paraît, par moments, un peu tendre pour mener une telle entreprise (on peine notamment à être convaincu par la rapidité à laquelle il progresse pour devenir un si vaillant chevalier alors que James Mason et Sterling Hayden, à ses côtés, font forte impression). La beauté des couleurs et de leur éclat donne, en outre, du cachet à ces films d’époque.
Celui-là, même quelque peu oublié, se regarde avec grand plaisir si on accepte, bien entendu, les présupposés naïfs propres aux productions de ces années-là auxquels n’échappent pas, d’ailleurs, les chefs d’œuvre qui ont précédé ce film, à l’ambition certes limitée, mais qui remplit son contrat, à savoir celui de distraire.