Notes sur le film : Mettant immédiatement le spectateur à distance par un incipit qui dévoile l’aspect méta de l’entreprise – l’histoire est celle d’un conte lu par Peter « Columbo » Falk à un enfant désabusé -, Princess Bride prend néanmoins soin de proposer un certain degré d’immersion au sein d’un univers de fantasy, mêlant sorciers, pirates et mariage princier. Grâce à des décors et des costumes spectaculaires, si ce n’est crédibles – ce n’est pas le but recherché -, et une intrigue qui, si elle mise tout sur l’humour, développe son récit selon les conventions du genre, en proposant un pas de côté seulement dans les caractérisations des personnages et leurs relations, Princess Bride se suit sans déplaisir, et régulièrement avec un sourire en coin. Reste que l’humour tiède proposé par le scénario, écrit par le double oscarisé William Goldman – Butch Cassidy et le Kid, Marathon Man, Les Hommes du Président, excusez du peu - a les défauts de ses qualités. Sa ligne bon enfant éloigne le rire gras et la vanne qui dépasse les limites de la décence enfantine – a priori le public cible. Et sa volonté de raconter une histoire linéaire avant tout empêche le délire par la déconstruction narrative ou l'humour trop absurde, que l’on peut trouver chez les Monty Python par exemple – Sacré Graal ! (1975) -, où les potentialités humoristiques étaient décuplées par la volonté d’aller toujours plus loin. Ici, si les personnages se déplacent effectivement loin, ce n’est pas le cas du spectateur...