Princesse Mononoké
8.4
Princesse Mononoké

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki (1997)

Pour fêter ma 300° critique, quoi de mieux que de parler de l’œuvre trônant en tête de mon top 10, classée en tête de liste des meilleurs films d’animation, parfois considéré (c’est mon cas) comme le meilleur de son réalisateur, j’ai nommé « princesse Mononoké » !

Contaminé par un étrange mal venu de loin, le jeune Ashitaka est contraint de quitter son paisible village natal pour entreprendre un périlleux voyage dans des terres où sévit la guerre et l’avidité, où la technologie avancée conduit les hommes à dégrader la nature. Le mal qui le gagne, c’est justement cette nature bafouée, ces esprits qui l’habitent, qui souffrent et réclament réparation. Mais en se dirigeant vers ces hommes qui provoquent tous ces malheurs, Ashitaka a la surprise de découvrir à leur tête une femme honorable, Dame Eboshi, qui s’occupe de malades et prend soin de son peuple, le protégeant contre l’ambition d’un seigneur voisin. Dans la forêt, il fait une rencontre inoubliable avec San, jeune humaine sauvage recueillie par des loups étant bébé. Vivant dans la haine de la race humaine dont elle nie toute appartenance, elle se bat pour la forêt afin de faire cesser les ravages. En voulant attraper la tête du Dieu cerf, les actes de Dame Eboshi se répercutent contre son propre peuple, comme en faite ce qui se passe malheureusement de nos jours. La nature réagit, touchant sans distinction les responsables de ses actes que les populations innocentes. Une façon de rappeler que nous sommes un même peuple tous concerné.
Ashitaka devra dépasser ses propres préjugés, aidé de San, qui de son côté devra se défaire de la haine qui l’habite, pour essayer de trouver un moyen pour les hommes de vivre en harmonie avec la nature.

C’est là une des grandes forces de ce véritable chef d’œuvre de Miyazaki, partisan d’une écologie proche de l’homme : éviter l’écueil du manichéisme et de la simplicité trop souvent reprochés aux discours écologiques. Les hommes responsables des dégâts sur la nature ne sont pas foncièrement mauvais, ils sont inconscients des dégâts qu’ils causent, le plus souvent pour améliorer leur propre condition. Et quelque soit la cause défendue, la haine et la violence n’est pas la solution.

« Princesse Mononoké », c’est aussi une plongée dans un japon mythologique et féérique, remplis d’esprits divers qui habitent chaque plante et chaque animal, de forêts enchantées abritant tout une population de créatures fantastiques, comme ces petites créatures luminescentes qui apparaissent et disparaissent à volonté. Affirmer que l’animation est magnifique serait un doux euphémisme, tant cette dernière surpasse tout ce qui est connu pour proposer un spectacle poétique d’une beauté rare, amplifiée par la superbe bande son de Joe Hisaishi, partie intégrante de l’œuvre qui l’élève encore à des niveaux de merveilleux jamais atteint. Et surtout, l’animation sert comme on l’a vu, un propos mature et intelligent, où la beauté et la sauvagerie de la nature côtoie la violence et la bonté des hommes.
Si je n’ai rien contre le charme naïf d’un Totoro ou d’un Ponyo, je préfère ce genre de films qui, comme « le voyage de Chihiro », sont de véritables voyages dans le fantastique, avec une histoire intelligente.
Enlak
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Top 10 Films et Films d'animation asiatique

Créée

le 4 janv. 2014

Critique lue 614 fois

30 j'aime

10 commentaires

Enlak

Écrit par

Critique lue 614 fois

30
10

D'autres avis sur Princesse Mononoké

Princesse Mononoké
Sergent_Pepper
9

La violence et le sacré.

Le monde sur lequel se lève le rideau de l’épopée Princesse Mononoké est malade : si la tribu d’Ashitaka y vit en paix, c’est parce qu’elle a accepté l’exil depuis cinq siècles, et du lointain vient...

le 9 sept. 2016

172 j'aime

25

Princesse Mononoké
DjeeVanCleef
10

Démons et merveilles

En regardant Princesse Mononoké, je ne peux rien dire. Je deviens muet comme une cape. Celle de Superman. Je suis dedans comme un gamin. Et en y réfléchissant, après, puisque pendant je suis...

le 27 déc. 2013

142 j'aime

23

Princesse Mononoké
ÉlanRouge
10

« Le spectacle de la nature est toujours beau » Aristote

J'avais neuf ans la première fois que je l'ai vu, il était mon film préféré. Depuis dix ans ont passé mais rien n'a changé. "Princesse Mononoké" se démarque tout particulièrement des autres films...

le 2 déc. 2012

133 j'aime

9

Du même critique

Interstellar
Enlak
9

"Nous sommes les fantômes de l'avenir de nos enfants"

Tout d’abord, l’annonce que Christopher Nolan se lançait dans un nouveau projet de science fiction, et dès l’annonce du concept, l’attente fébrile avait commencé. Un vaisseau qui allait visiter des...

le 20 nov. 2014

56 j'aime

13

Minority Report
Enlak
9

Critique de Minority Report par Enlak

Deuxième adaptation de Philip k Dick la plus réussie, après « Blade runner ». Vu, revu et rerevu à une époque où les films disponibles étaient limités, ce qui explique mon affection personnelle pour...

le 11 sept. 2013

49 j'aime

4

Transcendance
Enlak
5

De très bonnes idées gâchées par un traitement maladroit

Des scientifiques tentent de mettre au point la première intelligence artificielle, dans le but de changer le monde, d’accéder à une nouvelle étape de l’évolution et de régler les problèmes que...

le 30 juin 2014

38 j'aime

8