Wouah, wouah, wouah....woauh !! Rares sont les bons souvenirs que je garde de mes sorties ciné à l'époque de l'école primaire qui généralement m'ont laissées de marbre (étant donné qu'à ce moment, j'étais peut apte à m'ouvrir au vaste monde de la cinéphilie). Mais il y eu quand même quelques exceptions et pas des moindres puisque c'est lors d'une de mes années à l'école primaire, je devais avoir dans les 8-9 ans que j'ai découvert "Princesse Mononoké" et ainsi fait la rencontre du cinéma du maître Hayao Miyazaki dans toute sa splendeur. Bien entendu à l'époque, j'étais trop jeune pour comprendre une telle oeuvre, j'étais encore bien loin d'être intéressé par le monde de la culture Nippone, je ne m'attendais absolument pas cette histoire d'amour que je vit aujourd'hui avec l'univers des mangas ect qui a fait de moi "l'Otaku" que je suis aujourd'hui. On dit souvent et j'en suis d'accord que les films d'animation du Studio Ghibli sont destinés plus aux jeunes adolescent à cause du profond niveau de lecture qu'aborde certaines oeuvres; pourtant je ne saurais trop l'expliquer mais du haut de mes 9 ans, ce film m'avait d'ores et déjà collé une claque ! Claque qui avec les années qui ont passées n'a fait que se confirmer, se renforcer au fur et à mesure que mon amour pour les mangas et films d'animations grandissait. Pourquoi je dis tout ça ? Parce que je pense qu'il est important de préciser le contexte de découverte d'une oeuvre comme celle ci et que chacun a une vision subjective du chef d'oeuvre qu'il visionne.
Bon, Princesse Mononoké, "Mononoké Hime" de son titre original....comment suis je supposé garder mon calme ? Comment décrire ce qui après pratiquement 20 ans est une oeuvre si solidement inscrite dans la roche des chefs d'oeuvre cinématographique ?!! Comment apporter mon propre regard et réussir à décortiquer un film aussi culte qui à lui seul pourrait être donner une véritable thèse tant il y aurait à disserter !^^
Cela doit être mon cinquième ou sixième visionnage du film et je n'ai plus aucun doute quand au fait que ce film est un pur chef d'oeuvre méritant bien tous les éloges du monde.
Princesse Mononoké, 10 ème film d'animation du studio Ghibli sorti en 1997 et réalisé par Hayao Miyazaki (qui nous livre ici son chef d'oeuvre !) nous plonge en plein Japon médiéval au XVème siècle. En ce temps ou hommes et démon cohabitent, Ashitaka un jeune guerrier, est contraint de quitter son village après avoir tué un sanglier rongé par la folie des démons. Ayant reçu la malédiction du démon via sa blessure au bras laissée par la créature au cours du combat, Ashitaka décide de partir à la recherche du légendaire Dieu-Cerf, dieu tout puissant de la forêt dont lui seul serait capable de guérir le maléfice rongeant la vie du guerrier. Au cour de son voyage, Ashitaka croisera sur son chemin le village des forges dirigée par Dame Eboshi, femme de caractère prête à tout pour reprendre la forêt des mains des esprits. Mais le destin d'Ashitaka lui fera aussi faire la rencontre de San, jeune fille sauvage surnommée la "Princesse Mononoké" élevée par les loups et désireuse de chasser les hommes qui souillent la forêt.
Voilà pour le pitch global.
Est ce que j'ai vraiment besoin de dire pourquoi ce film est génial srx ?! ^^ Bluffant, époustouflant, incroyable...!! On pourrait continuer encore longtemps l'énumération tant les adjectifs qualificatifs pour désigner cet OVNI du cinéma ne manquent pas !
Princesse Mononoké, Miyazaki nous livre avec ce joyaux brut un travail de roi inégalé ! Mélangeant animation, fantastique, drame, guerre, historique...ce maître tel le Walt Disney du Japon nous livre ici une saisissante fable écologique violente et extrêmement psychologique !
La première chose qui nous frappe ici et la dimension écologique de l'oeuvre; (avec la guerre, l'un des thèmes chers au réalisateur). Ici, tout le scénario du film tourne autour de la thématique "L'Homme et la Nature", thématique qui, jamais avant le passage d'Hayao Miyazaki n'avait bénéficié d'une telle profondeur. Pour le coup, le thème de la Nature est fouillé de fond en comble, ainsi, sont posées de profondes et solides bases d'un propos réflexif hautement philosophique: L'homme est t-il une simple créature dans la Nature ou bien la domine t-elle ? La Nature et l'Homme peuvent ils arriver ensemble à une certaine harmonie ? L'Homme corrompt-il la Nature ou bien la Nature est elle une force qui corrompt l'homme ? Qui sont finalement les vrais démons, les monstres ou bien les hommes et leur coeur plein de haine ?
Tout le film est orchestré autour de ce face à face au sommet, nimbé d'écologie et de spiritualité dans le respect des traditions ancestrales d'Orient.
Le récit sur 2h et quelques prend le temps de poser les bases d'un regard sur la guerre à travers cette quête épique, histoire de rédemption avec le but de purification. Princesse Mononoké, c'est aussi et surtout des scènes de batailles vraiment saisissantes ! De l'action et de la violence brutale, du sang et des larmes (on hésite pas à nous montrer des têtes coupées, membres arrachés, des personnages se vider de leur sang, des cadavres par dizaines dans la poussières...), de la badassitude sans censure qui permet vraiment d'éprouver un torrent d'émotion devant un spectacle qui nous laisse bouche bée ! Un chaos désordonné : Hommes vs démons, Hommes vs Hommes, démons vs démons sur fond d'enjeux politico-militaires et écologiques.
les personnages du film sont des plus intéressants, dotés d'une immense complexité psychologique à saisir, ni entièrement bons, ni entièrement mauvais, c'est par instinct qu'il agissent; tout du long le récit met en avant leur propre dualité, la folie qui les guette et leurs pulsions meurtrières.Toute cette fable retranscrit la folie humaine, les personnages sont humains mais c'est justement parce qu'ils sont humains et agissent en humain qu'ils peuvent êtres effroyables.
Pour les personnages: Ashitaka, guerrier solitaire maudit par un démon et cherchant à purifier son coeur de toute haine, le personnage est profond car il apprend à reconsidérer le monde corrompu par la guerre et la folie des grandeurs des humains, c'est par son regard que nous découvrons nous même le monde fictif du film d'animation et surtout le plus épique c'est que ce personnage,
pourtant condamné par le maléfice du démon-sanglier,
tente au coeur d'un conflit qui le dépasse de lutter contre son propre destin. Et c'est vraiment une bonne chose d'osé enfin montrer un héros qui malgré sa neutralité et son pacifisme, ne parvient pas à apaiser les tensions entre les 2 camps.
San, humaine mais élevée par des loups; d'abord présentée comme un monstre, on comprend ensuite qu'elle renie son identité humaine. La Belle ou la Bête ?? Elle est un peu les deux à la fois XD ^^, sauvage, fougueuse, elle agit comme une bête mais sans être dépourvue d'intelligence humaine, néanmoins (si on adopte un point de vue exclusivement psychologique), le film nous montre bien les conséquences de sa séparation avec son milieu d'origine.
Ensuite, Dame Eboshi; Chef du village de Forgerons, personnage très complexe, nous apparaissant d'abord de manière évidente comme celle qui a le rôle de la méchante, ses motivations restent compréhensibles. De plus le personnage constitue une bonne figure féministe (illustré par le fait de recueillir et de protéger les femmes à qui elle donne un toit et un travail).
Chose capital, un autre axe essentiel dans Princesse Mononoké est le fait que 75 % de personnages soient des femmes. Ici Miyazaki rend justice aux femmes opprimées à cette époque féodale en faisant des villageoises des soldats armés et même, rien que le fait que les 2 héroïnes soient aussi badasses et aient un caractère acharné bien trempé comme ça, ça suscite l'admiration !
Les autres personnages sont assez sympa sans être tout aussi profond, comme le bonze Jiko.
On aurait peu pointer du doigt comme pouvant être le seul micro défaut potentiel mais que nenni ! Même au bout de pratiquement 20 années les dessins n'ont pas prit de rides. Les couleurs permettent de mettre en valeur la flore et la faune surnaturelle,comprendre la forêt et ses états d'âme; tantôt clair, fleurie et verdoyante avec ses mangroves et les rayons de soleil qui la traverse, tout en lyrisme et en poésie, un cadre calme et apaisé tout en pouvant à d'autres reprises basculer visuellement dans un triste décor glauque sinistre et désolé illustrant l'angoisse et la détresse. Limite la forêt dans ce film, tellement centrale est elle qu'elle peut à elle seule être un personnage à part entière (plus seulement le cadre de l'action).
En extrapolant, peut être (à moins que je sois définitivement parti trop loin^^) dresser la comparaison entre la forêt de ce film et le jardin d'Eden, le fait que les hommes souhaitent ici chasser les esprit pourrait peut être renvoyer à l'idée d'une vengeance contre les dieux^^ et finalement, l'idée qu'il faut retenir c'est que l'homme peut parvenir à vivre en harmonie avec la Nature si et seulement si il parvient à "coordonner" son esprit à celui de la Nature. On va s'arrêté là, je suis sur qu'il y a tellement à dire encore qu'on pourrait dresser une thèse rien qu'avec ce film.
Bref, Princesse Mononoké, "Mononoké Hime" c'est une des plus grandes claques cinématographiques qu'il m'ai été donné de prendre, le genre de film dont on ressortira marqué, changé, loin de demeurer indifférent. Un duel au sommet entre L'Homme et la Nature dans un Japon Féodal au temps des dieux et des démons, Danse (sanglante) avec les loups !! Le genre de film d'animation à voir impérativement au moins une fois dans sa vie, il vous FAUT visionner ce chef d'oeuvre d'urgence et ce même si vous n'êtes pas fan de Japanimation !! 20/20