Sincèrement, hormis la savoureuse scène d'introduction, pleine de douceur et de plaisir, si le film s'était limité à tout ce qu'il propose durant près de 45 minutes, je ne sais pas si j'aurais tenu jusqu'au bout. Blagues salaces à gogo, vision caricaturale voire outrancière de l'homosexualité, aussi bienveillante soit-elle... Le road trip de Stephan Elliott a beau être sympathique et singulier, je me suis vite lassé de ces plaisanteries de bas étage et d'un scénario non sans quelques idées mais ayant un peu de mal à tenir la distance (ohoho, jeu de mots). Heureusement, le trait devient nettement plus subtil par la suite, et sans être exemplaire, le récit devient plus intéressant, que ce soit à travers les différents personnages rencontrés qu'une vraie réflexion sur l'identité, les relations entre les trois héros devenant également plus fines, plus sensibles.
Il y a un côté « show », notamment concernant les costumes incroyablement kitsch et totalement délirants, loin d'être déplaisant et surtout, Elliott a eu l'idée géniale d'engager trois acteurs à contre-emploi total et faisant des étincelles : le trio Terence Stamp - Hugo Weaving - Guy Pearce est éblouissant. Du bon et du moins bon, donc, inégal et parfois vraiment trop lourd, mais l'impression d'ensemble reste positive, sans doute l'aurait-elle été encore plus avec un supplément de numéros musicaux, tant pis : si vous n'êtes pas opposés à 105 minutes logiquement très « gays », « Priscilla, folle du désert » peut valoir le détour.