Un film de prison qui aurait pu n'être qu'un énième avatar du genre, mais qui a finalement un je ne sais quoi qui capte l'attention tout du long. L'identification à Tony Leung joue beaucoup, avec sa dégaine vulnérable et totalement inadaptée à la survie en taule : on est loin du petit truand ou du flic infiltré. Même Chow Yun-Fat évite le cliché du gros mastard, à l'aise dans son rôle de débrouillard qui sait s'écraser quand il faut. Le film n'est pas pour autant réaliste (sinon, c'est que ça se bastonne beaucoup dans les prisons chinoises), mais il dégage une émotion humaine qui sonne juste. On ressent la tension latente avec les personnages, toujours prêt à un débordement de violence qui ne vient jamais vraiment, majorée par le sentiment d'injustice et de manipulation. Jusqu'à la conclusion du film qui accouche enfin d'une catharsis dont l'intensité est impressionnante.
Prison on Fire doit beaucoup à son réalisateur qui sait s'effacer en assurant un travail soigné et lisible et en évitant les effets de style trop marqués, mais également à ses acteurs, tous très bons (malgré un Chow Yun-Fat qui cabotine un peu lors de son arrivée).