Les prisons de la démence
En lançant Prison on Fire, je savais que j'allais regarder un bon film. En Revanche, je ne savais pas que j'allais regarder un excellent film !
Prison on Fire, c'est une histoire de haine et d'amitié dans une prison qui a mal choisi ses détenus.
Ce qui est assez drôle, c'est que c'est, a priori, un film tout ce qu'il y a de plus commun, mais qui maîtrise totalement deux éléments essentiels à tout bon film traitant de la vie carcérale :
- Les personnages et leurs relations,
- l'ambiance.
Dans ce genre de film, on passe notre temps à voir les mêmes décors et les mêmes personnages, alors forcément, ces derniers se doivent d'être attachants. Un détenu un peu déjanté interprété par Chow Yun-Fat, un autre, qui n'a rien à faire là et qui n'a pas une tête de criminel, joué par Tony Leung et une bande de mafieux violents qui ne veulent pas intégrer les normes et valeurs de la prison. Une bonne brochette de fouteurs de merde potentielle !
Ensuite, Ringo Lam arrive à donner une atmosphère assez pesante à la prison. Du point de vue de Ken, la menace est omniprésente : les détenus, les gardiens, et sa propre santé mentale. De ce fait, le film met au spectateur une pression constante, même si d'agréables moments de détente et de rigolades viennent marquer une rupture ponctuellement durant le film.
Mais le fait que Prison on Fire soit, à mon sens un putain de bon film, vient de sa narration, venant muscler un peu le scénario assez faible. L'histoire est à la base très simpliste : un type arrive en prison, et il va devoir tenir le coup pendant deux ans avant de sortir. Seulement, l'arrivée de Ken marque un tournant pour la prison qui va subir le trouble occasionné par les rivalités entre les détenus. La tension va crescendo et on attend impatiemment de voir quand et comment la rage des habitants de ce microcosme va exploser. Le final est d'ailleurs aussi jouissif que perturbant, nous montrant un Chow Yun-Fat en pleine crise émotionnelle, en proie à un hallucinant accès de violence.
Finalement, Prison on Fire est un très bon film qui traite de la prison d'une manière, certes classique, mais aussi très romancée et un peu exagérée qui est propre au style de Ringo Lam. A voir absolument !