J'avais apprécié Le Déserteur (ou J'attendrai, suivant les copies) de Moguy, découvert lors d'une rétrospective de films autour de la guerre de 14/18.
La rétrospectve qui lui est consacrée en ce moment à la Cinémathèque est l'occasion d'approfondir ma connaissance de ce cinéaste quelque peu oublié maintenant (ce film, qui est un de ses plus connus, n'a pas beaucoup de notes sur SC). Au vu de ce film, je trouve que Moguy mérite largement d'être redécouvert. C'est bien mis en scène (et la photo est belle), et l'histoire est bien menée (scénario auquel Moguy a participé). Bien sûr , il y a une part de propagande en faveur des nouvelles méthodes , moins répressives (le projet a été soutenu par le gouvernement de Front Populaire ), qui rappelle un peu la propagande New Deal de certains films US des années 30 (le discours d'Annie Ducaux n'est pas sans rappeler le discours final du juge en faveur des temps qui vont changer dans Les Enfants de la crise), mais ça ne plombe absolument pas le film.
L'histoire, dans sa deuxième partie, laisse d'ailleurs un peu de côté ce thème (une fois que la directrice a mis en place les nouvelles mesures) pour se concentrer sur les relations entre les personnages. Heureusement, ça ne vire pas au mauvais mélo.
Interprétation remarquable, notamment de toutes les jeunes interprètes, dont le jeu ne sonne pas daté. Parmi elles, on remarquera tout particulièrement, en plus de Corinne Luchaire, Ginette Leclerc.