Denis Villeneuve ou un de mes nouveaux réalisateurs cultes. Après un merveilleux Incendies, il nous livre ici une deuxième bombe, Prisoners qui, sans pour autant être un film aussi psychologiquement marqué, n'est pas pour ma part sans me rappeler l'enchantement ressenti devant Les Promesses de l'ombre de Cronenberg. Nous sommes là devant des thrillers réussis, qui nous propose une vision noire de l'humain, avec un suspens bien mené et une intrigue bien ficelée. Les liens se font progressivement, les indices sont présents dès le départ sans pour autant qu'on soit en mesure de tous les repérer à la première vision.
Un thriller qui ne tombe pas dans la facilité, qui propose des personnages campés sans être manichéens. Une fois de plus, que dire du jeu du formidable Jake Gyllenhaal? Il sait faire oublier ses rôles les plus cultes pour moi (Le Secret de Brokeback Mountain, Donny Darko), pour nous proposer un flic névrosé, plein de tics nerveux et qui manque d'intelligence sociale. Face à lui, Hugh Jackman en père de famille impuissant qui ne supporte pas l'inaction, et qui est prêt à tout pour ne pas perdre le contrôle sur les éléments qu'il ne contrôle justement pas.