Sous une pluie battante, Villeneuve éteint ses INCENDIES
Comme dans son précédent film, ce qui intéresse l’auteur n’est pas la détention en elle-même, ni les sévices qui en découlent, mais ses conséquences sur les victimes et leur entourage. Prisonniers d'un sombre passé ou de leur statut social (chef de famille ; flic ; rescapé ; psychopathe), l'enfermement est bien plus psychologique que physique, les disparues disparaissent de l’écran, et la souffrance engendrée y est d’autant plus palpable.
Étouffés par une vaste nature déprimante sous une chape de plomb grisâtre, nul ne peut échapper à son destin, pas même le film qui s’enlise dans son classicisme, s’étire et s’étiole sans jamais trouver l’effroyable souffle du scenario d’INCENDIES (2011). Après avoir cherché en vain une quelconque empathie envers les protagonistes, frustré par leur manque de relief (ici on ne creuse pas, on bouscule poliment), et sans véritablement débattre de l’épineuse question Schumacherienne, l’auto-justice, les pièces plus ou moins évidentes de l’enquête se mettent laborieusement en place pour enfin nous libérer d’une atmosphère plus lourde que tendue. Happy end ?
https://pecine.wordpress.com/2013/11/02/trois-films-sinon-rien-14/