Avant d'aller voir ce film au cinéma, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. J'avais vaguement entendu parlé de "prisoners" et je savais qu'il était question d'une histoire de petite fille disparue ou d'un truc du genre. Du coup je m'attendais plus à un drame familiale larmoyant où l'on verrait Hugh Jackman ruisselant de fausses larmes et déclamant des répliques du genre "pourquoi a-tu disparu, ô petite fille bien aimé ?". C'est donc avec une agréable surprise que j'ai vu un thriller plein de suspens et de rebondissement qui m'a laissé bouche bée pendant 2h30.
"Prisoners" m'a énormément fait pensé à "The Pledge", l'excellant film de Sean Penn. Le même style d'affaire glauque, les mêmes fausses pistes et rebondissements, le même suspens. On y retrouve même des scènes similaires comme le suicide d'un suspect en plein commissariat.
La où "Prisoners" se démarque du film de Sean Penn, c'est par sa violence parfois extrême. Notemment via le personnage du père, magnifiquement interprété par Hugh Jackman, qui va décider devant l'impuissance du système judiciaire américain de faire justice lui-même, quitte à inventer un instrument de torture assez pervers. Même si cet aspect du scénario n'est pas le plus intéressant, il a le mérite d'aborder le sujet de la présomption d'innocence,qui plus est dans un pays où il existe encore la peine de mort et ou l'erreur judiciaire est toujours possible.
Pour nous faire tenir sur les 2h30 de film Denis Villeneuve n'est pas avare en rebondissement. D'ailleurs, une des seules choses que l'on pourrait lui reprocher c'est justement d'en faire un peu trop sur les fausses-pistes. La première on y croit. La seconde aussi. La troisième on se dit que ça commence à faire beaucoup. Et à la quatrième, on se dit qu'il nous prend vraiment pour des jambons. Mais ce sentiments est vite oublié lorsque arrive le dénouement final, ou tous les éléments de l’enquête s'assemblent de manière logique. On est un peu dans le même état d'esprit que quand Hercule Poirrot réuni tous les suspects dans un pièce pour nous dire le nom de l'assassin. Au fur et à mesure que l'on comprend, on se dit "Bon sang, mais c'est bien sur !".
Je n'ai pas parlé de la mise en scène. Disons qu'elle est maîtrisé et efficace. Certaine scène sont d'une puissance émotionnel assez rare. La scène de la découverte de la dizaine de caisse, dont on redoute l'ouverture, par exemple. Ou encore la toute dernière scène, brutalement interrompu par le générique.
Je vais m’arrêter là pour cette critique, car j'ai la flemme d'en écrire plus. Si vous n'avez pas compris qu’il aller voir "prisoners", alors c'est que vous êtes autiste.