Denis Villeneuve ne me laisse pas indifférent, c'est le moins que je puisse dire. Son opus précédent, Incendies, restera un traumatisme gravé de manière indélébile, un film œdipien trash que je ne verrai qu'une fois, pour préserver ce qu'il me reste de santé mentale.
Prisoners débute par la disparation de deux fillettes. Rapidement, le kidnapping est envisagé, et un suspect est arrêté. Faute de preuve suffisante, il est relâché. Le père d'une des fillettes ne l'entend pas de cette oreille.
Dans le désordre, innocence bafouée, alcoolisme, torture physique et mentale, dépression, twist final, le bien, le mal, vous aurez le droit au feu d'artifice lancé par Denis Villeneuve, les fusées tirées directement vers les spectateurs. L'accroche active des zones nauséabondes de notre cortex, la violence, la vengeance, la frustration. On sourcille, on pense dans un premier temps à du Charles Bronson au premier degré, mais c'est pour mieux nous entourlouper, Denis le retors a un objectif caché, ouf !
Difficile d'en dire plus sans dévoiler les froufrous de l'intrigue. Prisoners possède des qualités évidentes, de réalisation, d'interprétation. Le message, construit savamment à coups de mines interpersonnelles, est louable. Mais, car il y a gros mais pour ma part, qui m'a gâché le film, les motivations de tout ce barnum sont extraites d'un mauvais polar écrit par un pentecôtiste. Dommage. Il faut dire qu'avec une telle mayonnaise, la moindre pincée en trop ou en moins a des répercussions immédiates sur le goût final.