Outre la très belle proximité entre la caméra et les protagonistes mais surtout entre Yamamoto et ses patients, ce simple récit nous montre la part existentielle de la thérapie de ce pionnier de la psychiatrie moderne et humaine.
Dans la première partie, on retrouve le côté "présence" de Biswanger et le "ici et maintenant" de Yalom (parler de la relation médecin/patient en toute simplicité apparente).
Ce gars a inventé la psychiatrie ambulatoire, c'est-à-dire que ces patients psychotiques ont un chez eux et passe régulièrement le voir, il les a sortis de la spirale infernale de l'hôpital psychiatrique. Ce film date de 2020 et pourtant il continue, à 82 ans, de bosser, d'accompagner quelques patients qui ont besoin de lui (d'après la psy qui présentait le film au Kino de Villeneuve d'ascq).
Pour mieux comprendre sa démarche, il faut voir la première partie de 2002 : Mental. Il n'hésitait pas à se déplacer chez les gens en pleine nuit ou à les inviter à dîner chez lui.
Dans la deuxième, on le voit avec sa femme atteinte d’Alzheimer. Sa femme qui toute sa vie a quelque peu subi l'abnégation de son mari envers ses patients et qui, clairement, est en demande d'attention (c'est ce qui est ressorti de la discussion d'un par-terre d'étudiants en psycho). Le passage chez sa vieille ami de toujours est édifiant.
Et la conclusion, une visite au cimetière pour honorer ses parents. Dernière image : lui et sa femme, ralentis par l'âge, main dans la main.
Une petite merveille d'humanité.