Le problème que peut rencontrer le public avec ce soi-disant " préquel " qui n'est sans doute qu'un prétexte commercial et plus particulièrement sa suite, est que ces films apportent des réponses qui ne correspondent pas à l'attente du fanatique, est déceptif face à tout ce qu'ils ont pu fantasmer pour combler le mystère du premier et toujours unique Alien, mystères que même la saga originelle c'était gardée de toucher hormis le second.
Personnellement, ses suites n'ont jamais gâchées la puissance mystérieuse du premier film car il existe pour lui-même et heureusement qu'il s'auto-suffit sans quoi il faudrait remettre en question son statu frauduleux de chef-d'oeuvre.
Mais il faut accepter que par les suites et l'expansion de l'univers un réalisateur puisse avoir des idées et centres d'intérêts qui diffèrent de nos attentes.
Dans son nouveau chantier de destruction Ridley Scott s'attaque à la figure divine du créateur, à la croyance en cette figure et à l'égo humain.
En s'attaquant tout d'abord à l'une des fiertés de l'être humain que sont sa puissance scientifique et ses représentants Ridley n'a pas manqué de se mettre le public à dos, public qui n'ose ne serait-ce que concevoir que ses scientifiques, personnages fantasmés comme des modèles d'intelligence et donc une certaine élite du genre humain puissent être aussi ridicules et idiots. Ben oui, les cons et les incapables occupent toutes les couches de la société même les plus " prestigieuses " d'autant plus qu'ici, nous somme dans un monde dont on ne sait l'état si ce n'est qu'il est futuriste, occasionnant une impression de régression chez le spectateur qui s'imagine l'intelligence comme une courbe exponentielle dans le temps.
Les personnages de Shaw et Holloway croient en l'existence de leurs créateurs et les fantasmes, se fantasmes eux même en tant qu'espèces se pensant d'une valeur particulière à leurs yeux, qu'ils aient décidés de les créer ou même de les détruire, tendant au passage un miroir au spectateur qui fantasme la génèse de cet univers qu'il aime, d'ailleurs j'aimerais bien savoir au non de quoi une génèse devrait être quelque chose de spéciale ou même d'intéressant, concevez que la génèse d'une partie d'entre vous sont des accidents de capote trouées cela ne devrait pas vous empêcher de vous admirer dans le miroir.
C'est d'ailleurs ce qu'invite à faire le personnage de David qui lui, reconnaissant la médiocrité de son créateur et l'injustification de son existence veut tout simplement s'en émanciper, il choisit d'exister indépendamment de sa génèse et de remplacer même son créateur.
En réponse au fantasme des personnages, car oui il donne une réponse qui en soit détruit déjà les croyance de ceux qui ne croyaient pas en l'existence d'un créateur, Ridley applique la formule de l'Homme crée à l'image de Dieu et donc aussi médiocre et déceptif que son créateur. Le simple fait d'avoir placer l'action sur littéralement une planète d'essai militaire créer un parallèle avec nos pratiques qui résument parfaitement son propos et fini d'établir la parenté.
La figure divine désenchantée il ne reste plus qu'a se morfondre ou alors, choisir de croire en autre chose, un créateur du créateur par exemple.
Dommage simplement que la richesse du film ne soit pas toujours traitée cinématographiquement de manière égale, au milieu de visuels toujours impressionnants et même imprégnés d'un certains mystère, quelques scènes réellement prenantes et un dégoût du réalisateur pour ses personnages, un film misanthrope et déicide qui s'attache à briser les illusions.