Un préquel à l’une des plus grandes sagas de science-fiction ? Les origines et fondements de Alien ? Même si rien n’était sûr, ces quelques points ont suffi à susciter un engouement sans pareil chez les adeptes de l’univers initié par Ridley Scott, en 1979.
L’attente n’en était d’ailleurs que plus intense en sachant que ce dernier se chargerait du projet, effectuant ainsi un retour au genre ; mais en véhiculant autant d’espoir de réponses (notamment vis-à-vis du Space Jockey), le risque était naturellement d’aboutir soit à une réussite, soit à une déception sans commune mesure pour le fan averti.
Que tient donc t-on là au final ?
Une référence ; un coup de maitre de la part du célèbre cinéaste ; en effet, bien que Prometheus ne remplisse son rôle de préquel qu’à moitié, on assiste là à une œuvre qui réalise la prouesse de l’originalité, tout en maintenant des connexions diverses avec la saga originale.
En résumé : les clins d’œil et détails similaires côtoient une histoire nouvelle à part entière, qui soulève elle-même ses propres questions, tout en laissant entrevoir quelques éléments de réponses.
Ce préquel qui n’en est donc pas vraiment un base son intrigue sur l’origine de l’humanité, à laquelle vont se confronter une équipes d’explorateurs, dans leur chasse aux fameux Ingénieurs… et si la mission entraînera des interrogations dans un premier temps, tout en éclairant un peu plus les pans d’un monde mystérieux, la suite elle ne dérogera pas à son statut de long-métrage d’épouvante.
Pour ce faire, une tension latente parcourt de bout en long Prometheus, jusqu’à que les évènements s’emballent au gré d’une mise en scène parfaite ; reste sur ce point un manque de surprise regrettable concernant certains plans.
Et pour servir au mieux cette ambiance tendue, les décors et créatures développés par la réalisation s’avèrent superbes (les Ingénieurs surtout), tandis que l’on pourrait souligner plus simplement la réussite graphique qu’est Prometheus ; la BO elle est cependant moins marquante, bien qu’adéquate.
Par ailleurs, certaines scènes valent plus qu’un simple coup d’œil, tant celles-ci sont des instants de pure angoisse, la tension atteignant alors des proportions dantesques ; en guise d’exemple, la mémorable césarienne improvisée est en tout point l’une des séquences majeures arborées par le film, tant celle-ci a de quoi marquer les esprits.
Enfin, du côté des personnages et interprétations, dur de trouver à y redire : même si les seconds rôles ne sont pas assez mis en avant, les principaux protagonistes interprétés avec brio sont recherchés et réussis ; on pense donc notamment à l’ambiguë David, avec un Michael Fassbender saisissant, ou encore au professeur Shaw, campée par une Noomi Rapace à la hauteur du personnage.
De même, la prestance de Janek (Idris Elba) trouve une conclusion terriblement magnifique, dans une scène où la force de caractère de ces diverses personnalités se couple à toute la quintessence visuelle dont sait faire preuve Prometheus.
Reste avant de conclure de citer les points faibles du long-métrage, avec outre une prévisibilité relative déjà évoquée, un problème de cohérence scénaristique et de quelques détails affectant la crédibilité global de ce dernier, mais pas de façon rédhibitoire heureusement…
En résumé, le retour à la science-fiction de Ridley Scott est un retour gagnant, celui-ci se parant d’une réalisation originale, mais sans oublier d’insérer de nombreux liens avec la saga Alien, comme le démontre avec force manière la scène finale de Prometheus ; et si celle-ci n’occulte pas le fait que de nombreuses questions restent en suspens (qu’elles soient anciennes ou nouvelles), la possibilité avérée d’une suite a donc de quoi nous tenir en haleine.