Bon, il y a Warren Oates, l'inoubliable interpréte de "the shooting" de Monte Hellman, western labyrinthique dont le sens excite les méninges.
J'ai lu sur SC qu'on évoquait à propos de ce film psychose car propriété privée est sorti la même année. Pour ma part, je rapprocherai ce film du fenêtre sur cour de Hitchkok car dans les deux films, il s'agit d'une histoire de voyeurs. Et c'est dans ce rapprochement avec ce film célébré partout que m'intéresse ce film ignoré. Il m'éclaire sur Hitchkock. La crudité et le réalisme de propriété privée fait ressortir Hitchkock comme un Visconti du film policier. Avec Hitchkock, on est dans le luxe, dans la classe supérieure, dans la métropole proche de tous les pouvoirs. Par contre, les deux héros de propriété privée seraient aujourd"hui certainement des gilets jaunes, ils viennent de la périphérie, ils n'ont pas accès à une piscine et ils entrent dans une villa après en avoir fracturé l'entrée. Et le couple argenté, qu'observent avec avidité nos deux gilets jaunes sont justement des personnages hitchkokiens, biens sous tous rapports si on ne considère que leur apparence.
Mais ces apparences vont voler en éclats de part et d'autre. La bourgeoise ne va pas pouvoir réfréner ses appétits sexuels et la rivalité entre les deux voyeurs va dégénérer et aboutir à deux meurtres. Quel que soit le rang social, les passions dominent la raison. A ce stade, le film devient hallucinant de vérité et bouscule les limites correctes du film hitchkockien. On a l'impression d'être de plain-pied dans la vraie vie, pas en couleurs, en noir et blanc.
Un grand film.