On le voit venir de loin le scénario de Psychobitch, menaçant d'être une énième resucée des films d'adolescence/apprentissage. Avec un garçon bien sous tous rapports, 15 ans et cochant toutes les cases pour être aussi populaire en famille qu'au collège et son exact opposée, une fille solitaire, excentrique et suicidaire, en conséquence ostracisée et méprisée. Oui, on imagine bien que ces deux là vont fatalement finir par s'aimanter et s'influencer mutuellement. Le cinéaste norvégien Martin Lund ne rejette pas les poncifs du genre mais s'en sert subtilement pour y apporter des nuances dans un cocktail malin d'ironie et de tendresse pour cet âge ingrat. Le film fait l'éloge de la différence et de la révolution intérieure que chacun doit faire pour trouver sa propre voie, quitte à ce qu'elle ne soit pas la plus conventionnelle qui soit. Les jeunes acteurs sont d'une grande justesse et le cinéaste décrit parfaitement ce que doit être la vie dans une petite ville norvégienne, entre ski de fond et rêves de voyage en Inde. Pour les spectateurs qui ont largement passé le cap des 15 ans, le film convoque avec bonheur et acuité un certain sentiment de nostalgie mêlé à celui, tout aussi réconfortant, de ne pas avoir à revivre cette période ambigüe et inconfortable.