Norman Bates a passé 22 ans en asile psychiatrique, il est maintenant libre, au grand dam de Lila, la soeur de Marion Crane (la victime de la douche). Il veut reprendre son motel en main, trouve un boulot dans un restaurant et se fait même une amie du nom de Mary. Mais une présence ne tarde pas à le hanter à nouveau, celle de sa mère...
Le premier film se suffisait sans doute amplement à lui-même, on part forcément du postulat qui veut que rien ne justifiait une suite à priori mais j'ai découvert non sans étonnement qu'elle a une légitimité, des choses à faire valoir en-dehors de sa visée de pure exploitation (n'est-ce pas la base du premier film, du genre du thriller d'horreur d'ailleurs, Hitchcock lui-même l'a admis), et même en-dehors d'un simple suspense d'horreur. On sent un grand respect pour l'original, ça a été tourné dans les lieux même du premier, par un réalisateur féru du maître du suspens (il n'y a qu'à voir le nombre de renvois discrets et non excessifs au premier, un plan par-ci, une ombre par-là), et centré cette fois sur Norman (une bonne idée ma foi, Anthony Perkins revient, et il est toujours aussi parfait et habité par le rôle) et sa lutte plutôt poignante pour ne pas retomber dans la folie. Les twists ne sont pas exceptionnels vu que le genre avait déjà bien vécu mais ils sont bien amenés, par de magnifiques fausses pistes parfois (la fin m'a légèrement déçu par contre). Je préfère ne pas en dire plus.
Là où ça pèche vraiment c'est au niveau des quelques effets spéciaux gores, ça passait en noir et blanc mais en couleurs la fausseté est un peu plus flagrante. La musique pour une bonne part synthétisée de Jerry Goldsmith n'est évidemment pas aussi mémorable que celle de Bernard Herrmann mais elle sonne juste pour un bon suspense des années 80, il faut aussi savoir vivre avec son temps parfois.