Alléchant de prime abord, ce biopic sur l'ennemi public numéro 1 dans les années 30 s'avère hélas une déception.
Avec sa mise en scène très épurée, Michael Mann lorgne du côté de Jean-Pierre Melville, mais le contexte est différent, et la magie n'opère jamais véritablement.
Déjà, Johnny Depp apparaît trop lisse et propre sur lui pour incarner le dangereux gangster John Dillinger.
Habile à retirer les dividendes de son Oscar, notre frenchie Marion Cotillard obtient le rôle de Billie Fréchette, mais se contente d'assurer le job, sans faire des étincelles.
Christian Bale ne crève pas davantage l'écran en agent spécial du FBI et némésis du héros.
Comme souvent chez Mann, la direction d'acteurs privilégie une certaine sobriété, qui laisse ici peu de place à l'émotion. On ne s'identifie guère à ces personnages, et par conséquent on ne se préoccupe pas trop du sort qui les attend...
Quant à la mise en scène du réalisateur américain, elle se révèle efficace mais assez quelconque, sauf dans les scènes de fusillades, où le réalisateur américain affiche un savoir-faire certain.
Au final, "Public Enemies" apparaît donc trop froid et dénué d'émotion pour marquer les esprits cinéphiles.
D'autre part, malgré son casting impressionnant, le dixième long-métrage de Michael Mann se révèle longuet et bien trop mou pour offrir ne serait-ce qu'un vrai bon divertissement.
Cela dit, le film mériterait idéalement un second visionnage, afin de vérifier si je ne montre pas trop sévère sous le coup de la déception. Après tout, j'étais peut-être simplement de mauvais poil le soir de la projection...