J'ai pour Brian De Palma un certain intérêt depuis ma découverte de l'Impasse, puis de Phantom of The Paradise et enfin des Incorruptibles qui ont fini de me rendre fan du bonhomme. Après je l'admets, il y a eu quelques petits moins dans notre relation (Body Double (mais je l'ai vu (trop ?) jeune), Femme Fatale ou encore Obsession) et un plantage : Passion. Ce dernier m'avait donné envie de voir (et revoir) les débuts de mon cher Brian, que je n'avais pas envie de jeter aux oubliettes si vite.
Après un mini sondage auprès de quelques éclaireurs éclairés, j'ai décidé de me lancer dans les pulsions de réalisateur. De m'y lancer tellement bien que je me suis achetée le Blu Ray. Quitte à faire, faisons bien.
Pulsions, enfin "Dressed to Kill", titre tellement plus kitchoune et parfait, est en fait la psychanalyse de De Palma sur pellicule. La première scène donne le ton et m'offre au passage une scène de douche d'anthologie pour ma liste. J'avoue que je suis assez prude concernant les scènes de sexe au cinéma qui me mettent souvent mal à l'aise. Il m'est alors étrange de dire que j'ai beaucoup aimé cette scène et qu'elle ne m'a nullement dérangée. S'agissant d'une scène de fantasme, diaboliquement trafiquée (non, il ne s'agit pas du corps d'Angie Dickinson, ça c'est sûr) et couplée d'une réalisation qui met tout de suite dans l'ambiance, elle possède une attraction incroyable.
Et cette sensation ne m'a quasiment pas quittée du film. Derrière un scénario que je trouve cependant faiblard, tirant du côté d'Hitchcock dans sa mécanique, De Palma laisse opérer son talent de metteur en scène comme il sait si bien le faire. Certaines scènes sont absolument géniales (le musée, l'ascenseur, le métro) mais souffrent pourtant d'un manque de consistance du point de vue du scénario et c'est bien dommage.
Heureusement, le tout est assez barré et so seventies (la choucroute de Dickinson, les porte-jarretelles de Nancy Allen ou encore les cols pelle à tarte de Dennis Franz...) que le scénario en lui-même se retrouve vite noyé sous les délires de De Palma : sa vision incroyable de la sexualité féminine qui est soit pute, soit adultère, soit femme objet, son obsession du voyeurisme par le personnage de Peter qui touche à tout (écouteurs, caméra, jumelles...) et le pouvoir du fantasme mêlé de sexe et de mort (prologue et épilogue du film). Je pense que Dressed to Kill mérite amplement deux visionnages, voire plus, pour saisir tout de que De Palma laisse transparaître, que ce soit consciemment, mais surtout inconsciemment. Je pense que que son psy doit avoir les poches pleines à l'heure qu'il est.
Je comprends maintenant un peu mieux son frileux Passion. Tel le phénix, il a voulu renaître dans le genre sulfureux mais avec toute la censure que cela comporte en 2013. Je ne vois pas d'autre explication à ce ratage ringard.
Enfin bref, je m'en fiche, maitenant à moi Blow Out et Scarface !
[Désolée pour mon titre, c'est fin de semaine toussa...]