Contient des SPOILERS !
Ce mardi soir, l'UGC proposait une petite soirée De Palma, avec tout d'abord Blow out puis Pulsions. N'ayant seulement vu de De Palma : L'impasse, les incorruptibles (que j'avais énormément apprécié) et Mission impossible ( un peu moins celui là). J'en ai alors profité pour découvrir les débuts du cinéastes, souvent considéré comme sa meilleure période. Et que fut ma claque en découvrant, en De Palma, le digne successeur de Mr Hitchcock.
Si Blow out m'a fait bonne impression, alors que j'étais un peu fatigué ( faudrait que je le revoie dans des meilleurs conditions), la fin m'a littéralement scotché sur mon siège, et m'a mis une bonne gifle. Mais nous ne sommes pas là pour parler de Blow out, mais de Pulsions, réalisé par De Palma 1 an auparavant.
Et je dois dire que là, ce n'est pas seulement la fin qui m'a scotché sur mon siège, mais bien la totalité du film. Pourtant le première scène est assez déroutante et digne du téléfilm érotique de M6, mais cela nous présente le fantasme de Kate Miller. Protagoniste qui n'est plus comblé par son mari, que nous allons suivre pendant la première demi-heure du film. Une première demi-heure qui nous projette dans la vie sexuelle de Kate Miller, qui se confie à son psy, qui se lance dans un jeu du chat et de la souris avec un parfait inconnu dans un musée en quête d'un frisson que son mari ne lui apporte plus depuis bien longtemps. Cette première partie du film est particulièrement réussi, notamment cette course poursuite dans le musée, où De Palma use de la caméra subjective pour nous mettre pour partager ce moment au plus profond avec Kate. Mais après avoir fait sa petite affaire avec cet inconnu ( qui au passage lui filera la blennorragie, très sympa le type), arrive le point déclencheur de la deuxième partie du film avec l'assassinat particulièrement violent de Kate dans un ascenseur à l'aide d'une lame de rasoir.
On entre alors dans une deuxième partie policière, où Liz Blake témoin malheureuse de la scène et accusé à tort, et Peter Miller le fils de Kate vont mener l'enquête. Tout comme le docteur Elliott qui mène sa petite enquête de son côté, sur le mystérieux personnage de Bobbi, un de ses patients qui a la particularité d'être transsexuel. C'est dans cette partie que De Palma montre son talent en ce qui concerne la gestion du suspense, et qu'il n'a rien à envier à Hitchock. Comme dans l'impasse et dans Blow Out, on a le droit à une séquence remplie de tension dans une gare/station de métro ( ça doit être son kiff à Brian). Même si le twist final n'est pas particulièrement surprenant, il est très bien amené. Cette séquence dans le bureau du Dr Elliott entre ce dernier et Liz Blake est d'une tension palpable, j'étais complètement absorbé sur mon siège, des frissons me parcourant l'échine. Michael Caine et Nancy Allen sont absolument parfaits dans cette scène, et l'atmosphère ultra pesante, même si peut-être trop appuyé par De Palma avec le tonnerre par exemple, est un modèle. Comme je l'ai dit le dénouement n'est pas surprenant, mais De Palma ne s'arrête pas là et nous livre une dernière scène particulièrement terrifiante.
Les acteurs sont très bon, Angie Dickinson captive l'écran dans la première demi-heure. Michael Caine et Nancy Allen font de l'excellent boulot, notamment dans la scène cité au-dessus. De Palma nous livre une mise en scène particulièrement réussi, en ayant recours à divers procédés tels que la vue subjective, mais également des écrans scindés. Je noterai ce plan particulièrement effrayant dans l'asile de fou à la fin du film.
La musique très réussi également, joue parfaitement son rôle en accentuant cette tension dans les divers scènes.
Le film traite donc de deux thèmes majeurs, la folie, mais surtout le sexe, de par son personnage de Kate en recherche de sensations, mais surtout par son antagoniste transsexuel. Sujet tabou à cette époque, comme le montre cette scène où Liz explique à Peter en quoi consiste une opération de changement de sexe et où l'on voit en arrière plan, une vieille dame outrée par la conversation.
Bien sûr, on remarquera la ressemblance avec Psychose, de par sa première partie se concentrant sur le personnage de la victime, mais par la mise en scène de De Palma, l'utilisation de la musique, et ce suspense omniprésent. Mais j'ose dire que ce film est pour moi supérieur à Psychose, car De Palma prend un risque en misant sur ce thème de la transsexualité et en repoussant les limites de Psychose.
Vous l'aurez compris, le film fut pour moi une très grosse claque, comme on en a rarement, et montre que même si il a aujourd'hui perdu de sa splendeur, De Palma reste un très grand réalisateur.