Elle commence vraiment à me plaire cette (re-)découverte de la filmo de Brian De Palma ! Et ce n'est pas l'érotisme du thriller Pulsions - que je n'avais encore jamais vu - qui va me calmer...
D'ailleurs, on rentre tout de suite dans le "vice" du sujet avec une scène fantasmagorique humide, très humide, nous contant les courbes parfaites (trop parfaites) d'une MILF blonde en proie au désir, que le trouble morbide finira par écourter... Et nous découvrirons, puis comprendrons - au cours d'une séance de psychanalyse passionnante - que cette femme sexuellement insatisfaite dans son couple n'a en fait qu'un seul désir : aller voir ailleurs.
C'est dans un musée qu'elle tendra ensuite ses premiers filets, pour finalement s'embarquer dans un formidable jeu de pistes avec un inconnu dont on ne verra jamais les yeux ; un jeu du chat et de la souris à la réalisation digne d'un chef-d'oeuvre.
Et c'est devant ce genre de scènes qu'on se dit que Brian de Palma fait partie des plus grands.
Alors que dire d'Angie Dickinson, interprétant cette mère d'un jeune surdoué, geek avant l'heure, qui ira jusqu'au bout de cette aventure pulsionnelle, pour le meilleur et pour le pire ?... Moi en tout cas, elle m'a emballé, tout comme Nancy Allen, dans l'un de ses meilleurs rôles. D'autant que les deux actrices se renvoient très bien l'ascenseur, huhu ! (Encore une scène fabuleuse, pour le moins surprenante.)
Jusque-là, Pulsions m'a subjugué, mais il y a un mais : cela avait beau être la première fois que je voyais ce film (je le répète), ça ne m'a pourtant pas empêché d'immédiatement découvrir le pot aux roses... Et le pire, c'est que je n'ai eu aucun, mais alors aucun doute là-dessus, ce qui pose vraiment problème pour un thriller, en me faisant perdre un peu d'intérêt pour l'intrigue.
Alors heureusement que la psychologie des personnages, du psy (Michael Caine), avec les différents jeux de miroir notamment, et de la call-girl (Nancy Allen), comme la poursuite dans le métro de cette dernière, redonnent un peu d'allant à cette partie intermédiaire.
Sur le fond d'ailleurs, j'ai beaucoup aimé l'évidence et la simplicité des raisons psychiatriques du tueur, celles de sa partie féminine schizophrénique devant tuer l'incarnation du désir ressenti par sa partie masculine - naturelle - pour s'affirmer, pour exister.
Comme souvent, Brian de Palma nous gratifie de plusieurs dénouements, certes plus ou moins étonnants, mais d'une virtuosité telle (toujours sous la douche pour l'une d'entre elles - décidément, c'est son obsession cette scène de Psychose) dans l'utilisation des lumières, de la musique, comme du timing, que je suis resté scotché et n'avais déjà plus qu'une envie : découvrir un nouveau De Palma.