Barry Egan est un auto-entrepreneur qui tente par tous les moyens d’être un nobody, une personne ordinaire qui ne fait pas de vagues. Seulement voilà, l’homme est constamment harcelé par ses 7 harpies de sœurs qui ne cessent de s’introduire dans sa vie et le renvoyer à ses traumatismes de jeunesse. Face à cette solitude ontologique, Barry parviendra progressivement à trouver son alter-ego en la personne de Lena Leonard notamment dans cette folie ordinaire qui fait le propre de chacun. Ce scénario sans prétention permet justement à Anderson toutes les expérimentations visuelles et esthétiques. Le film emprunte, stricto sensu, le point de vue de Barry et la mise en scène cale son pas sur les sentiments et la psyché du personnage si bien que le rythme du film va decrescendo. Le bouillonnement intérieur du personnage au début du film est cristallisé par une mise en scène nerveuse et angoissante, marqué par la musique intense de Jon Brion. Au fil de la projection et parallèlement à l’évolution du personnage et de la relation amoureuse qui se tisse, le rythme du métrage se resserre pour tendre vers une harmonie délicieuse à l’instar de la fusion des deux êtres.Un grand film de cinéma qui montre que les petits sujets universels font souvent les grands films.