Je ne sais pas pourquoi, mais je n'aime généralement pas ces films indés qui montrent le quotidien des américains dans leurs petites banlieues aux routes défoncées en essayant d'en faire ressortir la beauté poétique.
Quand Three Bilboards et Nomadland arrivent à donner du souffle à ces productions sociales, pourquoi pas, mais Adam Sandler en antihéros mou et poli en costume trop grand ne m'évoque rien de plus qu'une envie mortelle de le faire taire à coup de télécommande.
Pourtant, les ingrédients sont là, le jeu d'acteur est correct, le scénario pourrait être touchant.
Mais j'ai déjà détesté la manière dont le film est réalisé, cette froideur quasi naturaliste, qui nous montre cet espèce d'ours moche avec son existence dominée minable, et l'amour qui tombe façon miracle comme un rayon à travers les nuages (le film est plein de flares pour nous montrer la lumière, t'as compris, la lu-mi-ère).
De plus, le film n'assume pas l'aspect romantique par son réalisme dénudé mais il en embrasse les codes. Il critique en pointillé le consumérisme, mais l'embrasse. Il fait tout à moitié laissant la spectatrice, moi, sur sa faim et vexée par la conclusion suivante :
Le seule rêve américain, ce sont les miles qui s'accumulent en achetant des pots de yaourt.