Initial Bébé
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Je n'étais pas très attiré, seuls les excellentes critiques et un joli casting m'ayant amené in extremis à tenter le coup. Et que je fus bien inspiré ! Alors que la bande-annonce n'annonçait presque qu'un énième film à la gloire du bébé, c'est beaucoup, beaucoup plus que ça. Le nourrisson n'est finalement qu'un élément parmi bien d'autres. Pas de pathos, d'émotion facile ou de grands discours moralisateurs, mais un scénario excellemment construit et très richement documenté, faisant la part belle aussi bien aux personnages qu'aux différentes structures, étapes inhérentes à l'adoption d'un enfant. Je me doutais que ce n'était pas une promenade de santé : en fait, c'est carrément les douze travaux d'Hercule, voire plus si vous êtes une famille monoparentale.
D'ailleurs, si la narration, jouant sur la temporalité, peut au départ déconcerter, elle s'avère en définitive totalement pertinente pour évoquer le parcours de cette femme attendant depuis si longtemps, avec ses joies, ses peines, la description de son quotidien la rendant vraiment attachante. Du côté des professionnels, c'est également très réussi : voir comment ceux-ci s'activent, se battent, se passionnent pour ces enfants est vraiment touchant, les différentes situations auxquelles ils sont parfois confrontés étant décrites avec beaucoup de justesse et d'intelligence. On a vraiment l'impression d'avoir un point de vue global, parfois proche du documentaire tout en offrant des protagonistes attachants, donnant une belle image de ces différentes structures dont on ignore souvent le travail.
Alors on pourra toujours émettre quelques réserves sur certains choix, trouver quelques passages étonnants (et encore), mais ce sont vraiment des détails au vu de la réussite collective de l'œuvre, à l'image de son impeccable trio principal : si Sandrine Kiberlain brille encore plus que d'habitude et qu'Élodie Bouchez fait preuve d'une sensibilité particulièrement touchante, la vraie surprise vient de Gilles Lellouche, étonnant dans ce qui est probablement son plus beau rôle. Après un « Elle l'adore » intéressant mais inégal, Jeanne Herry montre une progression des plus séduisantes, en espérant que la suite sera à la hauteur de ces promesses. En attendant, ne passez pas à côté de ce « Pupille ».
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Créée
le 26 déc. 2018
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