Frank est un petit dealer qui, accompagné de son associé Tonny, vendent de l'héroïne. Ils demandent de l'argent à un caïd de la drogue pour négocier une grosse affaire, qui échouera à cause de la police. Criblé de dettes, Frank va devoir rembourser ce caïd, avec des intérêts astronomiques...
Tout le film est l'histoire d'une déchéance, celle d'un dealer qui a voulu jouer au plus gros, et qui se retrouve à chaque fois dans la merde la plus noire, faisant à chaque fois le pire choix possible, et où l'espoir est aussi mince que les seringues remplies de cocaïne. C'est le tout premier film de Nicolas Winding Refn, au budget minuscule, et qui montre déjà une certaine maitrise technique, malgré le partis de suivre Franck à la trace durant l'1h45 de projection. Cet anti-héros est incarné par l'excellent Kim Bodnia, lequel ne tient à pas à nous faire aimer ce personnage, qui est une ordure, mais dont la cascade d'ennuis font qu'après tout, il est attachant, surtout dans la dernière scène où il ne peut pas être encore plus profond dans les problèmes.
Son associé est joué par un nouvel acteur, Mads Mikkelsen, qui est en quelque sorte le chien fou de l'histoire, mais il est à noter que c'est un personnage secondaire. Quant à Zlatko Buric, il est le fameux caïd serbe, qu'on voit toujours en train de manger, et dont l'apparente douceur cache quelqu'un de cruel.
Il faut dire que le film n'est pas un manifeste pour la joie de vivre au Danemark, où il doit y avoir un camé à chaque coin de rue, mais on retrouve déjà des éléments du style de Refn, comme la musique, le travail sur les couleurs comme la scène en boite de nuit et cette stylisation de la violence, qui est ici présentée la plupart du temps hors champ.
Rien que pour ce crescendo, le film est à voir, en plus de présenter les débuts d'un réalisateur de 25 ans qui marquera de son style visuel les années à venir.