Deux éléments sont à l’origine de mon enthousiasme pour ce film. Tout d’abord, c’est enfin une bonne comédie française, certainement la première de l’année m’ayant fait rire de bon cœur. Après les horreurs comme Fiston, Les crocodiles du Botswanga, Situation amoureuse : c’est compliqué, et j’en passe et des meilleures, Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu nous rappelle que les miracles existent. Pourquoi cette comédie fonctionne ? Parce qu’elle traite un vrai sujet de société, les mariages mixtes. En effet, pour qu’une comédie prenne, il faut qu’elle nous parle de notre vision actuelle du monde et qu’elle ose s’aventurer dans des sujets sensibles sans faire de concessions. De plus, ce film a l’intelligence de jouer sur les clichés sans compromis et de les exploiter au maximum. Ainsi, il assume sa démarche jusqu’au bout et ne tombe pas dans le piège du politiquement correct ou du racisme poli. Autant le film tourne en dérision le père Verneuil se déclarant à tout bout de champ Gaulliste alors qu’il n’est qu’un réactionnaire primaire, autant il ridiculise le discours du père africain qui fait l’amalgame entre européen et colonialiste. Du coup, leur racisme primaire nous divertit plutôt que de nous attrister. Le deuxième élément qui provoque ma sympathie, c’est le retour d’un Christian Clavier à la hauteur de son talent. Il m’avait beaucoup déçu dernièrement avec des films comme Les profs ou On ne choisit pas sa famille. Il revient au jeu d’acteur qui a fait son succès. C’est réjouissant de voir qu’il n’a pas perdu tout son talent et qu’il peut encore nous surprendre.