Un Minnelli sans les couleurs, mais avec un rythme fou.
Reprenant gentiment, comme le remarquait si bien ma mère, la trame principale d'Orgueil et Préjugés, et la passant à la moulinette de la comédie débridée, le film nous propose de suivre l'entrée dans le monde londonien d'une jolie débutante, Sandra Dee, pour le grand plaisir de sa belle-mère et le dur calvaire de son père.
Dans le couple adulte, Rex Harrison est, comme à son habitude merveilleux, il bondit avec élégance, virevolte avec distinction, picole avec dignité et souffre les pires tortures avec une abnégation qui force le respect de chacun, et l'empathie de quelques-uns. Impossible de ne pas souffrir avec lui, quand son épouse (Kay Kendall, la même à l'écran qu'à la ville, profitez vite, elle meurt l'année d'après...) l'oblige à aller de bal en bal, alors qu'il ne rêve que d'une bonne robe de chambre, d'un bon livre et d'un bon lit.
Le film est truffé de merveilleuses petites trouvailles comiques, il ne dure pas une seconde de trop, et se déguste avec une pétillance rare. A noter aussi que Angela Lansbury est très bien pour la première fois de sa carrière, elle m'a même beaucoup fait rire, alors que d'habitude, je secoue le cinéma de mes hurlements d'horreur à chacune de ses apparitions... Ca me fait mal de le dire, mais Scritch a eu raison pour la seule fois de sa vie...