C'est l'histoire d'un ministre des affaires étrangères tout feu tout flammes. Un véritable tourbillon qui fait trembler ses collaborateurs comme des feuilles et s'envoler les feuillets comme celles-ci.

On vit dans le quotidien de cette équipe resserrée qui doit gérer les crises internationales et diplomatiques autant que les lubies sémantiques de leur ministre. Celui-ci est volubile, manie la langue comme le fleuret, paraît souvent faire mouche mais change d'orientation à l'instar d'une girouette.
c'est ainsi que son collaborateur chargé des discours doit les récrire à l'infini au gré des caprices du flamboyant premier diplomate. Fort heureusement, son directeur de cabinet demeure d'un calme olympien. Son flegmatisme allié à son expérience lui permet de laisser souffler la tempête et distiller son point de vue durant le calme qui succède à celle-ci. On observe également les petits coups bas entre conseillers et les moments de camaraderie parfois un peu potache. Il est intéressant de suivre le regard porté par le réalisateur sur ce ministère particulier où les postes divers se chevauchent entre administration et emplois plus occultes. La vie au quai d'Orsay vibre à l’unisson de son tumultueux ministre : voyage en Afrique au pied levé, discours remanié quelques heures avant une importante présentation... de quoi perdre les pédales.

Le spectateur savoure, apprécie, sourit... puis finit par se lasser un peu. L’histoire se résume finalement à suivre ce brasier ambulant, à s'esbaudir de ces éclats, à s’ébahir à ses bravades, à s'amuser de ces citations et surlignages frénétiques (attention aux stabilos qui peluchent !). Il entre, il sort, il tempête, il fait l'acteur. Le ministre se compare à un moment à une flamme. Celle-ci a fait long feu.

A trop vouloir pérorer, l'intensité soutenue a finalement lassé avant la fin. Reste une excellente prestation de Thierry Lhermitte, quoique un peu écrasante, ainsi que des acteurs qui l'entourent. Elle ne suffit pourtant pas tout à fait à soutenir à elle seule le propos.
Apostille
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2013

Créée

le 13 nov. 2013

Modifiée

le 13 nov. 2013

Critique lue 317 fois

8 j'aime

2 commentaires

Apostille

Écrit par

Critique lue 317 fois

8
2

D'autres avis sur Quai d'Orsay

Quai d'Orsay
Sergent_Pepper
8

Eléments du langage

Se déplacer au cinéma pour aller voir une comédie avec Thierry Lhermitte, franchement, on m’aurait prédit ça il y a un an, j’aurais bien ri, en pensant le faire davantage à ce moment-là que devant le...

le 11 nov. 2013

60 j'aime

8

Quai d'Orsay
Grard-Rocher
7

Critique de Quai d'Orsay par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Que diable allait-il faire dans cette galère, Arthur Vlaminck, un jeune homme tout droit sorti de l'ENA ? Lorsqu'il met les pieds dans l'engrenage du Ministère des Affaires Étrangères, il ne se...

53 j'aime

8

Quai d'Orsay
Krokodebil
8

Allez, hop ! Takatakatak !

Bondidiou qu'est ce qu'il fait du bien ce film ! Tavernier se réveille après deux films que personnellement je trouvais mous et ennuyeux. Ici, point de répit, presque deux heures de dialogues...

le 10 nov. 2013

33 j'aime

2

Du même critique

2001 : L'Odyssée de l'espace
Apostille
5

Vide dans l'espace et trou noir artistique...

J'avais depuis bien longtemps entendu parler de ce film devenu culte. Pourtant amateur de science-fiction, je n'avais jamais eu l'occasion de le regarder. C'est chose faite depuis ce soir. Le moins...

le 19 avr. 2014

87 j'aime

13

Les Garçons et Guillaume, à table !
Apostille
9

Guill'âme à nu...

Guillaume Gallienne est un acteur que j'apprécie beaucoup. Sa sensibilité à fleur de peau et la justesse des courtes interprétations, masculines ou féminines, qu'il livrait dans sa rubrique sur Canal...

le 26 nov. 2013

65 j'aime

10