C'est l'histoire d'un ministre des affaires étrangères tout feu tout flammes. Un véritable tourbillon qui fait trembler ses collaborateurs comme des feuilles et s'envoler les feuillets comme celles-ci.
On vit dans le quotidien de cette équipe resserrée qui doit gérer les crises internationales et diplomatiques autant que les lubies sémantiques de leur ministre. Celui-ci est volubile, manie la langue comme le fleuret, paraît souvent faire mouche mais change d'orientation à l'instar d'une girouette.
c'est ainsi que son collaborateur chargé des discours doit les récrire à l'infini au gré des caprices du flamboyant premier diplomate. Fort heureusement, son directeur de cabinet demeure d'un calme olympien. Son flegmatisme allié à son expérience lui permet de laisser souffler la tempête et distiller son point de vue durant le calme qui succède à celle-ci. On observe également les petits coups bas entre conseillers et les moments de camaraderie parfois un peu potache. Il est intéressant de suivre le regard porté par le réalisateur sur ce ministère particulier où les postes divers se chevauchent entre administration et emplois plus occultes. La vie au quai d'Orsay vibre à l’unisson de son tumultueux ministre : voyage en Afrique au pied levé, discours remanié quelques heures avant une importante présentation... de quoi perdre les pédales.
Le spectateur savoure, apprécie, sourit... puis finit par se lasser un peu. L’histoire se résume finalement à suivre ce brasier ambulant, à s'esbaudir de ces éclats, à s’ébahir à ses bravades, à s'amuser de ces citations et surlignages frénétiques (attention aux stabilos qui peluchent !). Il entre, il sort, il tempête, il fait l'acteur. Le ministre se compare à un moment à une flamme. Celle-ci a fait long feu.
A trop vouloir pérorer, l'intensité soutenue a finalement lassé avant la fin. Reste une excellente prestation de Thierry Lhermitte, quoique un peu écrasante, ainsi que des acteurs qui l'entourent. Elle ne suffit pourtant pas tout à fait à soutenir à elle seule le propos.