Une caricature de Villepin au ministère des affaires étrangères avec en ligne de mire son fameux discours à l'ONU. Tout ce beau monde a toutefois était rebaptisé pour les besoins du film jusqu'à l'Irak devenu le Lousbenistan.
On débarque donc dans le bazar du cabinet ministériel dépeint comme un vrai capharnaüm Kafkaïen digne des pires clichés sur l'administration, impression amplifiée d'ailleurs par le rythme très relevé du film qui ne laisse aucun temps mort. Après un rapide tour du propriétaire le jeune nègre du ministre prend peu à peu ses marques et son environnement de travail se resserre à quelques personnages.
Parmi eux Nils Arestrup arrive en tête, toujours aussi juste dans ses interprétations il mériterait un César à chaque fois. Jouant pour l'occasion le chef de cabinet tout mielleux du ministre, l'homme de l'ombre, qui ressort d'autant plus dans l'opposition de style avec le politique survolté campé par Lhermitte. Le reste de la bande n'est pas en reste avec une Anaïs Demoustier pétillante à souhait et beaucoup de rôles verbeux.
D'un point de vue documentaire il n'est pas inintéressant de jeter un oeil dans les arcanes ministérielles entre les combines à l'assemblée nationale et les méthodes frauduleuses des journalistes.
Mais le film insiste surtout sur l'influence, pour ne pas dire la manipulation, du ministre par son entourage ainsi que sur la caricature du personnage un tantinet schizophrène qui veut devenir le nouveau De Gaulle mais aussi le nouveau Héraclite, n'hésitant pas à s'entourer de prix Goncourt pour rédiger ses discours et satisfaire ses élans lyriques.