"Quand siffle la dernière balle" est le dernier western de Hathaway qu'il a réalisé en 1970.
Comme d'habitude, le titre français est dans la longue lignée des titres débiles imaginés par les distributeurs alors que le titre original "Shoot out" traduit correctement le film. M'enfin.
Ce western est bien sympathique et bien classique.
Un homme, Clay Lomax, sort de prison après avoir purgé une peine de 8 ans et veut se venger d'un complice qui l'a trahi . Mais au passage, il lui échoit la petite fille de 7 ans de la femme qu'il avait aimé avant son incarcération et qui est morte entre temps. Donc il lui reste à poursuivre son objectif avec une petite fille dans les pattes et une bande de tueurs à ses trousses engagés par le fameux traitre.
Clay Lomax est joué par un Gregory Peck qui est comme très souvent, le personnage taciturne et taiseux mais toujours smart, au regard de velours qui ne vous veut que du bien pourvu qu'on ne l'emmerde pas.
Sans trop risquer le "spoil", on peut dire que l'équation "Gregory Peck au regard de velours + mignonne petite fille même légèrement effrontée + Hathaway même vieillissant" ne peut que se terminer favorablement au deux premiers termes de l'équation.
Donc on peut être raisonnablement tranquille quant à l'issue du film. Il ne reste qu'à s'installer confortablement dans son fauteuil et regarder le western pendant 90 minutes pour voir comment vont s'agencer les différentes étapes.
Le premier quart d'heure du film et la dernière demi-heure sont traités par Hathaway sur un mode nerveux avec un petit peu de suspense et une belle intensité.
Le milieu du film est la chevauchée tranquille de Gregory Peck avec la petite fille où ils apprennent à se connaître et à s'apprécier, dans des paysages magnifiques.
On reconnait bien là la patte d'un réalisateur comme Hathaway quand il nous joue l'alternance entre scènes intenses lorsque Gregory Peck est confronté à la bande de malfrats avec des scènes plaisantes où il fait bon vivre avec la petite fille ou bien la fermière rencontrée sur la route.
Un mot de la bande de vilains dont le "chef" est joué par un certain Robert Lyons, plutôt un acteur de téléfilms ou de séries américains. Il a une fâcheuse tendance à surjouer son rôle et à paraître encore plus vilain. Mais en définitive, ce n'est vraiment pas grave car son destin, scellé d'avance, est presque accueilli avec joie et soulagement par le spectateur.
Oui, j'aime bien ce western que l'espoir d'une vie meilleure illumine et où l'émotion, gentille et tendre, a sa part.
A la fin, le petite fille s'aperçoit que Gregory Peck, qui est peut-être son père sans que cela soit dit, a troqué son chapeau noir pour un chapeau blanc…