Vous connaissez Gandolfini, vous ? Moi non. Rhalala cette prestence...
Il a une gueule qui te crie "T'as encore rien vu, dans The Sopranos il est..."
Quoi, il est mort ? Pff, de toute façon la vie c'est de la merde !
Pour Noël, je vais faire en sorte qu'on m'offre l'intégral «The Sopranos».
Parlons peu, parlons de The Drop de Michael R. Roskam.
Au vue de l'accueil nébuleux dont il fait l'objet, ce film ne fera pas date.
Malgré cette ignorance du public que je soupçonne peut-être maladroitement, The Drop condense tout ce qui me fait aimer le cinéma dramatique. L'ambiance y est superbement léchée, même très pesante par moment. Un espace théâtral urbain où la prestation des acteurs, elle, se traduit à chaque ligne de dialogue par "ça ne pouvait en être autrement", c'est-à-dire qu'il se dégage un naturel et une authenticité qui nous permettent difficilement d'envisager d'autres tournures ou d'autres acteurs.
Il est probable que ce film ennuie car les longueurs sont bien là, il n'est pas non plus impossible qu'il lasse car les thèmatiques abordées sonnent comme un air de déjà-vu. Mais ce serait une erreur de sous-estimer la modestie apparente du scénario et de ses situations toutes plus ordinaires les unes que les autres, vulgarisant subtilement le commun des mortels pour ériger le monstre qui sommeil en chacun et chacune. Et ce qu'il y a d'encore plus considérable c'est que Michael R. Roskam, aussi bien que le long-métrage qu'il nous déballe, ne cherche aucunement à fédérer les spectateurs.
Et sinon, le polar a encore de belles nuits devant lui...