Sur un format 90 minutes, "Quand vient la peur" aurait pu être un petit divertissement assez plaisant dans son genre. Mais comme ce téléfilm policier dure le double, un certain ennui finit immanquablement par s'installer…
Personnellement j'ai regardé ça en faisant autre chose, avec l'écran de télévision en arrière-plan, et dans ces conditions ça se laisse regarder, car la gestion du suspense est bien tenue, on doute jusqu'à la fin de l'identité du coupable.
Puis cette ambiance de petite ville portuaire, où tout le monde se connaît, terrorisée par les crimes barbares d'un psychopathe local, ça reste un dispositif accrocheur.
D'ailleurs cette fiction s'inspire d'un fait divers bien réel, survenu dans l'Oise au début des seventies (l'affaire Barbeault).
Le problème, c'est tout l'aspect "téléfilm du service public", à base de manque de moyens et de savoir-faire (les scènes de meurtre sont assez cheap), de gros clichés ambulants, et de seconds rôles pas toujours à la hauteur. Ce qui aboutit à des séquences ultra kitsch, involontairement drôles, qui viennent saper la crédibilité de l'ensemble.
Mais ce côté nanardesque ne m'aura pas tant dérangé finalement, car il permet d'éclater de rire nerveusement à plusieurs reprises (la position des bras des cadavres permettent de déduire que le tueur est un ancien agent de la circulation!!).
Plus gênant apparaîtra ce dénouement précipité, qui éclaire trop peu les motivations du tueur, alors même que la réalisatrice disposait largement d'assez de temps, qu'elle aura préféré gaspiller auparavant dans des scènes superflues.